Première journée, premiers problèmes...

Un dur matin que celui-là. Henry s’était réveillé avec un sal mal de crâne et de dos en plus. Il faut dire que le divan qui lui avait servi de lit n’était pas des plus confortables. Il était arrivé à Keth tout juste la veille suite à un long trajet d’autobus avec des gens qui empestaient et s’était donc empressé de prendre une douche à son arrivé dans l’appartement qu’il avait loué. C’était un jolie un et demi plutôt…étroit mais ça lui convenait parfaitement. Henry avait jeté le sac qui contenait ses quelques affaires dans un coin de la pièce. C’était quand même luxueux comme endroit, il avait un divan et un four micro-onde ! En se levant, il pris quelques instants pour se replacer les idées avec le restant d’un café froid qu’il avait été acheté en arrivant en ville. Une fois le bruit de ses pas sur le sol rendu tolérable, il se leva, un peu trop vite car il dû se rasseoir immédiatement, complètement étourdi. À se seconde tentative, il réussi à se mettre debout et alla fouiller dans son sac pour trouver des vêtements. Il alla se changer puis, se sentant chef de grand restaurant ce matin là il décida de se faire à déjeuner. Il trouva un vieux paquet de pop-corn que l’ancien locataire avait dû laisser là, c’était un peu douteux mais ça faisait l’affaire. Il lança le sac dans le micro-onde et attendit bêtement à côté de pouvoir manger. Lorsque ce fut près, il sorti le sac et l’ouvrit. Ça faisait quelques années qu’il n’en avait pas mangé, ça l’avait marqué quand quelqu’un lui avait apprit que la partie blanche s’appelait l’ando-sperme, assez pour qu’il soit écœuré de voir du pop-corn pendant un bon moment. Il termina rapidement son déjeuner santé et laisse la sac sur le micro-onde avant de sortir.
C’était sa première journée de travail, il ne devait donc pas arriver trop en retard. Il marcha jusqu’au poste de police, l’autobus ne lui faisait nullement envi. Ça l’étonna d’abord de voir qu’il ne croisa pas grand monde sur la rue mais après tout, c’était peut-être un endroit tranquille ce trou là. Henry regrette rapidement son choix de la marche, c’était beaucoup plus long qu’il ne l’avait d’abord cru mais juste à repenser à cette odeur qu’il avait dû supporter pendant sept heure la veille suffit à le motiver et lui fit un peu plus apprécier l’air frais et pollué par les voitures de Keth. Il finit par arriver et poussa la porte pour entrer puis avança jusqu’à l’espèce de comptoir d’accueil, il tenta de passer de l’autre côté et un policier l’empêcha de continuer, mais pour qui il se prenait celui-là ?

- Écoutes, tu vas pas commencer ça maintenant.

- Qui êtes-vous ?

- Henry Stone, je suis en fonction depuis…Il regarda l’heure sur l’horloge contre le murDans cinq minutes alors tu vas te pousser gentiment et me laisser passer.

Avec son mal de tête, il n’avait du tout envi de se faire chier avec une énergumène pareille. Il s’étonnait par contre d’être en avance, il avait plutôt l’habitude d’arriver à la dernière minute mais là il lui en restait cinq, un record personnel. Il aurait peut-être dû prendre quelque chose pour son mal de tête mais on lui avait toujours dit de ne pas mélanger l’alcool et les médicaments alors il ne prenait jamais de médicament.

- Avez-vous une preuve de votre identité ?

- Deux secondes

Il se mit à vider ses poches sur le comptoir pour trouver sa plaque. Sur le comptoir se retrouvèrent son trousseau de clés, un canif, de la monnaie, une sorte d’étui en cuir, un flasque à moitié plein de vodka, un élastique, un papier avec l’adresse du poste, son arme et finalement sa plaque qu’il montra au policier qui ne pouvait plus douter, c’est ce qu’il pensait en faite…

- Votre uniforme ?

- Je ne l’ai pas encore

*Même si je l’avais je ne le mettrais pas connard.*

D’accord, il n’avait pas vraiment l’allure de quelqu’un qui allait aider à ce que la loi soit respectée avec ses jeans troués, mais au moins il avait une chemise et pas un t-shirt, il c’était quand même forcé un peu.

- Je peux passer ? Bon si vous doutez encore vous avez qu’à regarder mon dossier. C’est celui-là sur le bureau là-bas. La grosse pile de feuille dans une pochette ! Vous savez quand même ce que c’est qu’un dossier !

Le pauvre policier qui se faisait crier dessus alla jusqu’à la pile indiqué et remarqua un petit post-it jaune posé sur le dossier sur lequel il était écrit : « Bonne chance », sûrement un message du poste d’où avait été transféré le dossier. Il l’ouvrit et se retrouva devant la photo d’Henry. Il le regarda puis regarda la photo, puis regarda Henry, puis la photo, puis Henry, puis la photo.

- T’as compris cette fois ? Parce que je ne vois pas sinon comment ça peut être plus clair !

- Vous devez allé vous…

- Dans le bureau du chef, ça va je connais la procédure.

Et avec raison, ce n’était pas la première fois qu’on le transférait. Au moins, il lui restait juste à aller voir son sympathique, et sans doute très emmerdant, supérieur pour se faire dire de rester assis à son bureau toute la journée. Henry ignorait tout de ce qui se passait à Keth, pour lui, il allait finir comme d’habitude par devoir faire du simple travail de bureau pénible. Il ramassa donc ce qu’il avait mis sur le comptoir et le remis dans ses poches puis poussa la petite porte pour passer de l’autre côté. Il se faufila entre les bureaux pour arriver au fond où se trouvait sans doute le bureau du chef, il ne s’était pas trompé car il vit le nom écrit sur une porte. Il prit la peine de frapper avant d’entrer. Just à voir le bureau et l’homme derrière, il perdit tout espoir de faire quelque chose d’intéressant.

Henry poussa la porte et entra dans le bureau. En voyant le clown en uniforme qui se trouvait derrière, il retint un soupire. Il entendit alors un bruit aigu étrange mais le chef lui parla alors il n’y porta pas trop attention. Il resta planté devant la porte, n’ayant aucune envie de s’asseoir devant ce zouave. Il l’écouta déblatérer son petit discours en asseyant d’avoir l’air attentif.

*Super un autre névrosé qui se paie un ego trip…*

Il se foutait bien de cette histoire de clan, il voulait juste que Keith se la ferme pour pouvoir partir. Lorsque celui-ci parla de maintenir l’ordre chez la bandes d’imbéciles, Henry ne pu s’empêcher de sourire, ça ne serait pas très long et très compliqué à faire. Il finit par lui passer des papiers et un stylo. Il ne prit même pas la peine de lire et était en train d’essayer de faire fonctionner le foutu crayon lorsqu’il entendit le chef parler à une boîte, réalisant par le fait même qu’elle contenait un poussin.

*Mais qu’est-ce qu’il fou avec un poussin*

Henry se retint d’éclater de rire et retrouva son sérieux lorsque le chef lui fit remarquer qu’il était humain. Il finit par réussir à signer les feuilles. Jusque là, il se l’était fermé afin de ne pas dire une connerie, le chef ne semblait déjà pas trop l’apprécier. Retournant vers la porte, il l’ouvrit et juste avant de sortir, il lança, sarcastiquement.

- Content de vous rencontrez aussi chef. Donnez moi deux minutes, je règle ce bazar, j’espère qu’il y a mieux à faire après.

Au pire, il n’aurait plus rien à faire et rentrerait chez lui, en paix. Henry sorti et jeta un regard noir aux idiots qui faisaient à peu près n’importe quoi. Il avait oublié de vérifier qu’il avait carte blanche, mais ce n’était plus très important. Henry attrapa le premier policier qui passa à sa porte et le plaqua contre la porte du bureau, qui était le mur le plus proche en faite.

- Pour ton information, c’est un poste de police et pas un cirque alors tu vas aller gentiment t’asseoir derrière ton bureau et faire ton boulot.

L’autre était sur le point de protester mais le coup de poing qu’il reçu au visage suffit à le faire taire. Henry le lâcha, le policier recula.

- Mais t’es malade !

- Peut-être un peu. Alors vous tous j’ai un foutu mal de crâne alors je vous conseille de vous la fermer ! Tu trouves ça drôle ?

Henry sorti son arme et tira un coup qui passa tout juste à côté de la tête de celui qui venait de rire de lui.

- La prochaine fois, je viserais un poil plus à droite, compris ?

Légèrement terrifié, le policier alla s’asseoir à sa place. Les autres jetèrent des regards interrogateurs à Henry mais préférèrent ne pas trop l’embêter. Henry alla s’asseoir à un bureau vide, posa ses pieds dessus et sorti son flasque qu’il vida d’un trait. Dès que quelqu’un faisait un bruit, il attrapait quelque chose et le lui jetait, il visait très bien.

Il ne s’attendait pas du tout à ça. Le choc fut plutôt brutal mais ça le ramena un peu. Henry était loin d’être fou de joie. Prenant tout son temps, il se leva. Il n’avait jamais été reconnu pour accepter le pouvoir de ses supérieurs et il n’allait pas se laisser fracasser le crâne contre un bureau comme ça. Il s’apprêtait à se jeter littéralement sur le chef pour lui servir une leçon mais trois policiers arrivèrent à temps pour le retenir. Après quelques minutes ils finirent par le lâcher alors qu’il semblait redevenu un peu plus calme. Ils gardèrent tout de même un œil dessus et le virent se lever pour se rendre aux toilettes. Henry s’enferma.

* Tu ne dois pas le tuer, tu ne dois pas le tuer. *

Il devait se calmer avant de devenir un peu trop dangereux, il savait très bien que cette ville était sa dernière chance et que s’il perdait se travail il se retrouverait à la rue. Tremblant, il sorti l’étui de cuir de sa poche et pris la seringue qu’il contenait en la remplissant dans un petit flacon qui était avec. Ce n’était pas ce qu’il avait l’habitude de prendre, mais des calmants s’imposaient à ce moment là. Henry ne voulait pas courir le risque de faire une connerie. Il releva une manche de sa chemise en s’injecta le calmant. S’était une petite dose alors ça ne l’affecterait pas trop mais ça l’aiderait à se contrôler. Après quelques minutes, il sorti des toilettes, l’air totalement paisible. Il se dirigea vers la réceptionniste et s’assit d’un côté. Elle le regarda un moment alors qu’il prenait quelques dossiers pour les empiler d’un côté.

*Je vais le tuer, je vais le tuer, je vais le tuer !*

Henry jetait des regards noirs à ceux qui osaient le regarder mais ne disait rien et se contentait de classer des dossiers. La réceptionniste gardait ses distances, ne faisant pas trop confiance à cet homme étrange. Il se tint plutôt tranquille pendant un moment quoi qu’il lui arrivait de déconnecter légèrement de la réalité et de rester quelques secondes à fixer le vide.


- Est-ce que ça va ? Lui demanda-t-elle finalement en remarquant qu’il ne bougeait plus du tout.

- Oui, c’est sûrement ma tête.

- Vous voulez quelque chose ? Je dois bien avoir des tylenol dans mon sac.

- Non, je ne prend pas ce genre de produits chimiques

*J’préfère ceux qui me permettent de me déconnecter de votre monde de merde.*

- Très bien, pouvez-vous me passer ces dossiers ?

Il tendit le bras pour attraper ce qu’elle lui indiquait et les lui donna. Un silence s’installa, visiblement, la réceptionniste ne l’appréciait pas.

- Moi c’est Mona.

- Content de le savoir.

- Et vous ?

- Henry

- Vous n’êtes pas très bavard.

- Quand je n’ai rien à dire je me tais.

- Je vois…pourquoi est-ce qu’on vous envoi ici ? On vous trouvait incompétent parce que c’est pas mal ce qu’on retrouve ici.

- Oh non, c’est que j’ai tué quelqu’un par accident, il avait la tête moins dure que je pensais.

- Un criminel ?

- Non.

Elle resta surprise un moment. Henry avait en fait été jugé pour homicide involontaire et avait été littéralement condamné à mort, être envoyé à Keth équivalait à ça. Le voilà qui se retrouvait avec un chef qu’il détestait déjà, le genre qu’il aimerait poignarder pendant son sommeil.

- Vous savez, j’espère que ça ne vous a pas trop dérangé…Le chef est comme ça parce que c’est difficile de garder l’ordre dans un tel endroit, ça doit jouer sur ses nerfs.

- Ils se ressemblent tous un peu à se défaire de leur frustrations comme ça. Il a de la chance que j’ai besoin de ce job. Il est quel heure ?

- Il vous reste encore à un bon moment à passer ici avant que la journée soit finie.

Henry ne répondit rien, il en avait assez de cette sociabilité. Il continua à passer des dossiers à la réceptionniste qui comprit le message et se tu. La perspective de sa vie merdique s’étendait devant ses yeux, il n’était qu’un incapable qui avait ce travail juste à cause de l’influence de son père et en plus il était certain de ne pas réussir à le garder. Il se voyait déjà finir quelque part dans le fond d’une ruelle à force de mélanger l’alcool et la drogue. C’était déprimant, il se disait qu’il irait se saouler après le travail pour oublier ça et réussir à dormir, avec un peu de chance il aurait assez pour se payer une prostitué et complètement oublier ces foutus pensées sombres, la vie était belle quand on avait un peu d’argent. Il fut tirer de ses pensées sur la planification de sa soirée lorsqu’un autre policier entra, il devait revenir d’une patrouille. Il s’arrêta, salua la réceptionniste et jeta un coup d’œil à Henry en souriant.

- Tiens, tiens, c’est notre petit nouveau. Stone, c’est ça ?

- Qu’est-ce que te fais sourire?

- Tu as un beau passé d’après ton dossier, hein ? Dommage que ton père ne soit pas là pour t’avoir une meilleur place.

Henry se leva d’un bond pour se retrouver face à celui qui venait de commencer à parler de sa famille. S’il y avait bien une chose qu’il n’acceptait pas qu’on insulte c’était son père qui avait été un brave policier plus que compétent quand il était vivant.

- Fais attention à ce que tu vas dire.

En voyant que la situation allait tournée au vinaigre, la réceptionniste tenta de s’interposer entre les deux policiers.

- Du calme vous deux, on a bien assez de problèmes comme ça pas besoin de vous mettre à vous engueuler.

L’autre policier continua son chemin, sûrement pour aller faire son rapport et la réceptionniste fit asseoir Henry qui suivait l’autre con des yeux, il ne l’aimait pas dut tout et n’était pas près de lui faire confiance. Il en avait assez de se faire dire qu’il était incompétent, peut-être qu’il n’était pas parfait, ordonné et obéissant mais il savait qu’il devait au moins être capable de faire quelque chose de bien, tout lui disait le contraire. En faite, il avait déjà été bon dans quelque chose, lorsqu’on l’envoyait sur le terrain mais ça avait été jugé trop dangereux pour ceux qu’on envoyaient avec lui.

- Vous avez le don de vous attirer des problèmes.

- Je le mérite.

Pourquoi ?

- Ça ne vous regarde pas, je ne mêle pas la vie privé et le boulot.

Elle avait beau essayer, celui-là était fermé comme une huître et elle n’apprendrait sûrement rien de plus. Henry était déjà occupé ailleurs, en faite il n’avait pas bougé mais il surveillait du coin de l’œil le policier qui avait parlé de son père, il ne l’aimait vraiment pas. Bon, Henry n’aimait pas vraiment les gens en général mais là ce n’était pas exactement la même chose.

- Il est là depuis longtemps lui ?

- Presqu’un mois, pourquoi ?

- C’est une face de rat, je ne lui tournerais pas le dos à celui-là.

- Violent, qui s’attire des problèmes et paranoïaque, vous n’avez que des qualités.

- Je n’ai pas besoin de qualité, je suis là pour faire mon job, pas pour me faire des amis. Et on me colle toujours derrière un foutu bureau.

Avec le temps, il revenait un peu plus à lui. Le calmant n’avait pas d’effet trop longtemps parce qu’Henry était habitué à des substances plus puissantes pour se knockouter, il redevint donc un peu plus vivant et son mal de tête, qui ne passait toujours pas, recommença à venir le faire suer. Il ne pouvait pas retourner se faire une injection tout de suite pour ne pas trop attirer l’attention, l’alcool ça passait mais la drogue ce n’était pas trop légal et il en avait sur lui, juste à côté de flacon de calmant qu’un médecin lui avait prescrit. Il ne se passait absolument rien, cette ville était vraiment emmerdante. Le téléphone sonna, la réceptionniste répondit puis écrivit quelque chose sur un bout de papier qu’elle alla porter au chef. Deux autres policiers venaient d’être retrouvé morts.

- Qu’est-ce qui se passe ?

- Deux de moins.

- Comment ça ?

- On vient de les retrouvés dans une ruelle, du moins ce qui en reste.

- Ça arrive si souvent ?

- C’est à cause des Solciers et des Black Wings, vous n’avez jamais entendu parler de Keth ?

- Je suis arrivé hier.

- Ben disons que ce sont deux bandes de fou furieux qui s’amusent à enlever et à tuer ceux qui leur tombent dessus.

- Joyeux et ça dure depuis combien de temps ?

- Quelques années et jusqu’à présent il n’y a pas eu beaucoup d’amélioration.

*Des meurtriers et moi je suis coincé derrière un bureau à classer des dossiers.*

Bon, il allait peut-être terminer autrement sa vie merdique finalement. Il s'était tenu plutôt tranquille, il n'avait touché à personne et il n'y avait pas de morts par sa faute.

Le temps passait lentement, très lentement, beaucoup trop lentement. Henry était en train de partir en dépression sur le coin du bureau de la réceptionniste. Il faisait des efforts monumentaux pour ne pas s’endormir. Il entendait parfois Mona lui adresser quelque mots et répondant en grognant. Le chef arriva alors et lui demanda de venir pour un interrogatoire. Enfin quelque chose d’intéressant. Henry le suivit donc et arriva dans la salle réservé aux interrogatoires. Il resta d’abord à distance, observant le suspect, il n’aimait voir ces deux autres policiers derrières mais il fallait bien faire avec les méthodes de l’endroit. Il fixa le Black Wing qui se leva alors et se retrouva la tête dans le mur. Henry s’avança finalement et s’adressa au chef.

- Si je peux me permettre, ne jamais commencer par la tête, la victime devient confuse et elle ne sent pas le coup suivant.

Il prit l’une des chaises dans un coin de la pièce et s’assit directement devant le Black Wing, à quelques centimètres à peine. Bon, qu’allait-il donc lui faire, il n’avait pas vraiment de moyen extérieur et devrait user d’imagination. Il demeura quelques minutes en silence à fixer l’autre droit dans les yeux, le Black Wing regardait autour de lui presqu’en riant.

- Mais qu’est-ce qu’il fou ?

Henry l’attrapa alors par les cheveux pour le forcer à le regarder.

- Si tu as quelque chose à dire sur moi, tu me le dis en face.

C’était un peu étrange comme situation. Sans prévenir, Henry sorti son canif et l’enfonça d’un coup sec dans la jambe du Black Wing qui cria de douleur et de surprise.

- Oups, la prochaine fois je vise plus haut, ça ne te ferais pas plaisir ça, hein ? Alors tu n’as qu’à répondre gentiment aux questions.

- Si tu penses que…

Ce n’était pas ce qu’il voulait entendre et Henry le lui fit comprendre en sortant le couteau de sa jambe et comme promis en le plantant juste un peu plus haut.

- Hum, je dirais qu’il ne te reste pas beaucoup de chances, je n’aime pas ce genre de connerie alors tu vas leur dire ce qu’ils veulent savoir.

L’autre n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il reçu un autre coup, ça commençait è devenir risqué pour une partie de lui à laquelle il tenait.

- Désolé, je savais que tu allais encore dire une bêtise, je dirais que c’est ta dernière chance.

Ce n’était pas la première fois qu’il employait cette technique, ça finissait toujours par marcher. Le criminel cependant ne semblait pas le prendre au sérieux, ou peut-être que la santé de ses bijoux de famille ne le dérangeait pas tant que ça, car il tenta de cracher au visage d’Henry mais manqua tout juste son coup. Ce fut suivit par un horrible cri de douleur et des supplications. Henry recula ensuite, son canif dans les mains.

- Je t’ai fait mal ? Tu vas parler connard parce que ce n’est rien comparé à ce que je vais te faire !

Il attrapa le Black Wing par le col et le souleva de sa chaise, le sang coulait partout sur le sol.

- J’peux pas vous dire grand-chose…je...vous devez trouver ce gars…il était toujours avec le chef lui il en sait des choses…si vous le trouvez vous saurez tout ce que vous voulez…je ne sais rien je vous jure…ils font des expériences…

- Réfléchi un peu encore.

- Ils ont renforcés la sécurité de la porte principale…mais il y a un autre moyen d’entrer…les égouts sont surveillés mais plus accessible…c’est tout ce que je sais !

Henry le lâcha et le laissa retomber sur sa chaise.

Henry n’avait pas prévu ça. Pourquoi personne n’avait jugé utile de lui mentionner que ces fous là avaient des pouvoirs ? Il fut attrapé par un policier, ce qui le mit hors de lui. Henry se débattit comme un diable pour finalement faire lâcher l’autre qui s’écroula tout d’un coup. Bon il y avait un sal dégât dans cette pièce. Super, il allait se coller à une patrouille, au moins il avait juste à se promener un peu. Sans se soucier du chef, il était bien assez grand pour s’arranger tout seul, non ? Il sorti et passa devant Mona.

- Il fait dire d’envoyer quelqu’un nettoyer tout ça.

Il avait dit ça le plus naturellement du monde avant de sortir. Henry commença donc sa patrouille en se promenant. Plutôt ennuyante comme ville, mais il la trouvait un peu plus distrayante que ce matin là depuis qu’il connaissait l’existence de ces bandes d’imbéciles. Comme il était sensé le faire, il marcha pendant trois heures, surveillant attentivement sa montre. Au moins où son travail fut fini, à la seconde exacte, il entra dans le bar juste à côté et commanda à boire. N’étant plus officiellement policier à ce moment là, il pouvait se permettre bien des choses. Il se limita quand même un peu, voulant être capable de retourner chez lui. Avant d’être incapable de marcher, il sorti du bar et en retournant chez lui s’arrêta pour s’acheter une bouteille de whisky. Il finit par arriver à son appartement et eu beaucoup de mal à ouvrir la porte, une clef c’est très difficile à rentrer dans une serrure lorsque tout semble bouger autour. Il finit par réussir et alla s’asseoir sur le divan. Il ne ferma pas l’œil de la nuit, cette journée avait éveillée trop de frustration et d’angoisse. Il ressorti sa seringue mais ne se contenta pas de calmant. En une seule injection il tomba carrément dans les pommes. Il revint à lui au milieu de la nuit et dû se faire une autre injection car il était incapable de s’endormir. Le résultat final fut que lorsque finalement il retrouva ses sens le matin venu, il était déjà en retard. Aussi rapidement que son état encore vacillant le lui permettait, il alla prendre une douche et se changea. En guise de déjeuner, il prit une gorgé de la bouteille qu’il avait acheté la veille et se mit en route. Encore très confus et semblant près à s’effondrer à tout moment, il arriva au poste, environ une heure et demie en retard.

- Est-ce que ça va ?

Henry ne prit même pas la peine de lui répondre, il n'était pas encore totalement revenu à la réalité, son visage montrait très bien qu’il n’avait sûrement pas passé la nuit la plus paisible et reposante de sa vie. D'un seul coup, il tomba par-terre. Mona poussa un cri de surprise qui alerta les autres policiers qui se trouvaient dans le poste. Henry était réellement knock-out...

Henry finit par revenir à lui mais il n’était pas moins confus.

* Qu’est-ce qui se passe ? Où est-ce que je suis ? Qu’est-ce que j’ai encore foutu ?*

Sa soirée d’hier lui revint alors à l’esprit, du moins ce qu’il pouvait se souvenir car il en manquait encore de grands bouts mais il était habitué à ça. Henry réalisa alors qu’il était dans le bureau du chef, avoir pu le faire, il se serait ressaisit mais il était encore complètement mêlé. Il se jura de ne plus jamais mêlé la drogue et l’alcool…mais il tenait très rarement les promesses qu’il se faisait à lui-même. Henry tenta de se lever mais ses jambes le lâchèrent et il retomba assit, il devait avoir l’air d’une véritable loque. Il était crevé et la journée ne faisait que commencée. Il risquait de se faire engueuler, encore. En faite, c’était certain que Keith n’allait pas laisser la situation ainsi, ce n’était quand même pas normal qu’un policier arrive pour travailler et s’écroule d’un coup. La santé d’Henry n’était une préoccupation pour personne, surtout pas pour lui-même mais d’un autre côté, un policier qui se tue tout seul comme il était en train de le faire, ce n’était pas très pratique.

- Chef…qu’est-ce qui c’est passé ?

Il allait se faire crier par la tête mais ça le ramènerait peut-être un peu. Parce que pour l’instant il avait encore une chanson imbécile dans la tête qui l’empêchait de se concentrer sur ce qui se trouvait devant lui. Pourquoi est ce que ce foutu « Mon beau sapin » se répétait sans arrêt dans son esprit, ça le gossait vraiment, il aurait peut-être dû consulter un psychologue, pas seulement pour les chansons connes et pas rapport qu’il se chantait toujours à lui-même mais pour son état en général. Il savait par contre à peu près ce qu’on allait lui dire et n’avait aucune envie de se faire dire que c’était un traumatisme dans son enfance qui avait fait de lui la merde qu’il était.

Un coup de pied à la tête, ce n’était pas se faire engueuler mais ça ramenait plutôt. Tant mieux s’il pensait que c’était l’alcool qui le mettait dans cet état. Il n’allait quand même pas parler de son autre petite dépendance, il risquait non seulement de perdre son job mais de se retrouver en prison. Henry réussi à se redresser un peu, il se pensait redevenu à peu près correct lorsqu’il entendit :

*Ce serait dommage qu'il lui arrive quelque chose, il est mignon quand il est dans cet état.*

Henry regarda autour de lui, d’où est-ce que ça venait ça ? Ça y’est, il avait des hallucinations qui ne lui plaisaient pas du tout. Le chef se mit à déblatérer un long discours, Henry en comprit certaines parties seulement. Il était complètement découragé, sa vie était merdique. Ah oui, le chef lui parlait, qu’est-ce qu’il racontait donc ? Il ne se plaignit pas lorsque Keith lui pris sa bouteille, il pouvait bien se passer de ça un moment.

*Où est-ce qu’il est parti ? Ah le revoilà…pourquoi est-ce qu’il bouge si lentement…oh…ça redevient normal je crois.*

En sentant quelque chose sur son épaule, il sursauta avant de constater que c’était la main du chef.

*Qu’est-ce qu’il fou ? Depuis quand ils sont sympathique ces types là…*

C’était louche ça, jamais un de ses supérieurs n’avait agi ainsi. Une petite tape sur la joue ? Ça devenait franchement inquiétant, qu’est-ce qui lui prenait à celui-là ? Henry resta assis un moment avant de se sentir capable de bouger de là sans risquer de se faire mal. Il réussit à se lever et à rester en équilibre, tout cessa de bouger autour de lui, c’était stable…Henry fouilla dans sa poche, c’est vrai, le chef l’avait pris. Tant pis, il se ravisa ensuite, ce n’était pas vraiment le moment…

*Saloperie, je vais finir par comprendre un jour, non ? On verra ce soir…pas en fonction…après tout, il n’y a pas de raison de s’emporter ou d’angoisser…*

C’était ça son principal problème, l’angoisse. D’où ça venait, c’était difficile à savoir mais il avait toujours été comme ça, le moindre de ses défauts, la moindre erreur venait le hanter sans arrêt. Avant, il avait souvent des crises d’angoisses mais depuis qu’un médecin lui avait prescrit des calmant il avait découvert qu’il pouvait trouver plus fort pour se calmer. Et ça avait finit par aboutir à ce qu’il était, chaque seconde de sa vie lui était pénible, il devait tout faire pour ne pas avoir le temps de penser.

Bon il était debout, il fit quelque pas. Hourra ! Il pouvait marcher ! La situation devint alors clair, il avait dû perde connaissance en arrivant, ça lui était déjà arrivé mais habituellement il était encore chez lui lorsque ça se produisait. Et maintenant il était dans le bureau du chef. Voilà ! Il comprenait ! Il pouvait se remettre à oh merde…il recommençait à penser de façon cohérente.

Pourquoi est-ce qu’il venait de répondre à ses pensées ? Il avait eu une autre hallucination sans doute. Henry fut traîné dehors par Keith et monta dans la voiture. C’était plutôt ennuyant au début. Il regardait par la vitre en essayant de trouver quelque chose d’intéressant mais il n’y avait rien. Dans le silence qui régnait, Henry se mit à penser. Ça fit revenir un souvenir qu’il pensait avoir oublié. Il devait avoir six ou sept ans quand son père avait accepté de lui faire faire un tour de voiture pour la première fois. C’était une des dernières images qu’il avait de son père, il faut dire que sa mémoire se détériorait. Le passé c’était fini, il allait devoir réussir à passer par-dessus.

Il commençait sérieusement à avoir faim, il faut dire que la dernière fois qu’il avait mangé c’était la veille, son sac de pop-corn pour déjeuner et son estomac commençait à le lui faire savoir. Keith lui proposa d’aller manger. Henry ne s’attendait pas du tout à ça. Il ne s’en plaignit cependant pas, pour une fois qu’il pouvait manger quelque chose de vraiment nourrissant. Alors qu’il mangeait, il y eu encore cette voix qui semblait sortir de nullepart.

*Il est mignon quand il mange...il mange un peu comme un cochon, mais c'est mignon...Mais qu'est-ce qui se passe avec moi...Ressaisit toi bon sang...*

- Alors tout est a ton goût?.

- Vous avez entendu ?

Il était pourtant persuadé qu’il était retourné sur terre et était entièrement remis de son malaise du matin, ça ne pouvait pas être une hallucination, peut-être qu’il était en train de devenir fou. Il regarda autour de lui mais ne voyait pas d’où ça pouvait venir.

*Super, t’es en train de virer fou, y te manquais juste ça. Pourquoi est-ce qu’il me regarde comme ça celui-là ? Il devient un peu trop gentil, c’est louche…mais bon, tant que je suis payé.*

Il finit de manger, il n’avait pas bouffé grand-chose en faite. Il avait faim mais ça n’avait pas duré longtemps, Henry avait l’habitude de son contenter de peu. Il n’avait pas un si mauvais salaire de ça mais avait des dépenses qui passaient souvent avant la bouffe. Bon, il venait tout juste d’avoir l’air d’un fou devant son patron, autant essayer de changer de sujet et essayer de calmer les doutes qu’il commençait à avoir sur cet homme.

- Pourquoi est-ce que vous êtes si gentil ?

Surtout avec lui, les gens avaient plutôt tendance à l’éviter et à parler de lui dans son dos.

Pourquoi est-ce qu’il fallait toujours qu’il parle autant ? Il n’était pas capable de résumer ses pensées ou quoi ? Ça commençait à devenir exigeant d’essayer de retenir ce qu’il disait. Et en plus il disait qu’il lui avait déjà expliqué…quand il était encore mêlé et Keith s’attendait à ce qu’Henry s’en souvienne ? Il voulait le transformer en un clone de lui-même ou quoi ? Plutôt mourir…Il avait déjà eu à endurer son frère qui était dans ce style là, il ne voulait pas devenir comme ça.

- Effectivement mais j’aimerais vous dire quelque chose, avec tout le respect que je vous dois. Vous êtes vraiment trop coincé est-ce que vous êtes vraiment comme ça vingt quatre heures sur vingt quatre ? Et de toute façon, comment pouvez-vous avoir encore le goût de vivre si votre vie est si emmerdante que ça ?

En faite, c’était une sorte de mini représailles puisqu’il avait cru entendre Keith le traiter d’incompétent, alcoolique qui ressemblait à un itinérant. C’était quand même la vérité alors Henry lui avait dit une vérité lui aussi. Le vrai Henry commençait à ressortir, celui que ses supérieurs n’aimaient pas, un peu trop franc pour rester respectueux.

Mais Keith avait raison sur un autre point, il n’avait pas trop le choix.

*C’est faire ce que cet ornithorynque mal baisé qui doit passer ses fins de semaines à classer des dossiers ou à prendre le thé avec sa voisine qui a sûrement plus de soixante-dix ans veut ou mourir.*

La vie ne le dégoutait pas encore assez, il décida donc de faire un petit effort au moins quoi qu’il était hors de question qu’il ressemble à ça un jour. Sinon, il veillerait à se pendre pour se sortir de là. Il allait sûrement encore se faire taper dessus puisqu’il venait carrément de l’insulter, même s’il était resté plus délicat en paroles qu’en pensées. Henry était un peu plus prudent, ce n’était pas vraiment de ce mettre le chef à dos puisque c’était de lui que dépendait la duré de sa vie pour l’instant.

Cette fois il était tout à fais d’accord, ça commençait à devenir bruyant et il y avait un tas de gens qui semblaient tous aussi insupportable les uns que les autres. Dans la voiture, Henry observa Keith prendre des tylenol, sans alcool ça devait marcher. Puis il se mit à lui faire un discours sur sa sécurité et sur le fait qu’il ne devait pas boire.

*Je peux bien me passer de boisson…non…sûrement…au pire une dose de plus, ouais mais ce matin…Au pire une overdose, ça serait comme un suicide, non ? Je verrais en temps et lieu.*

- Si vous y tenez tant, je ne boirais que de l’eau.

La façon dont il l’avait dit était légèrement suspecte. Pas qu’il semblait malhonnête au contraire c’était juste étrange de voir quelqu’un qui paraissait être un alcoolique notoire renoncer à la boisson aussi facilement. Bien installé dans le siège de la voiture, Henry recommençait à retrouver son ennui. Lorsque Keith eu terminé de parlé il se contenta de lancer à la blague :

- Je suivrais votre enseignement maître Yoda.

C’était l’humour d’Henry, au moins cette fois ce n’était pas douteux et quand même un peu comique. Il s’imagina le chef en petit bonhomme vert avec de grandes oreilles et éclata de rire. Jamais personne n’avait réellement réussi à apprendre quelque chose de concret à Henry depuis des années, beaucoup n’avaient jamais pris la peine d’essayer croyant déjà avoir à faire à un cas désespéré. Cas désespéré, un qualificatif qui l’avait suivi toute sa vie peu importe ce qu’il faisait, c’est peut-être pour ça qu’il évitait les médecins, il n’avait pas envi de se faire dire qu’il était un cas désespéré et qu’il lui restait trois jours à vivre, la crise d’angoisse serait trop intense et il passerait les trois pires journées de sa vie. De toute façon, il n’était pas en si mauvaise santé considérant les conneries qu’il faisait.

- Je ne peux pas vous promettre de devenir exemplaire par contre, c’est contre mes principes.

Son principe principal étant : « Ne jamais devenir comme Lucas ». Il avait dit ne plus boire d’alcool mais il avait une petite idée derrière la tête pour aider ce pauvre petit chef coincé à se relaxer un peu, à son insu mais quand même, c’était pour l’aider…n’est-ce pas ?

Mais pour qui il se prenait ? Il n’était pas sa mère quand même ! Ses cheveux ne le concernaient pas…pour l’uniforme d’accord ça avait un lien mais là ses cheveux c’étaient à lui et il y tenait ! Il n’était pas en super forme d’accord, ça ne lui nuirait pas mais il commença à angoisser lorsqu’il fut question de devoir être complètement sobre. Comment est-ce qu’il allait faire pour passer au travers d’une journée ? Ses mains s’étaient misent à trembler à la simple pensée de devoir supporter la réalité. Pour se calmer, Henry n’avait aucune envi de faire une crise de panique devant Keith surtout qu’il n’en avait pas fait depuis des années, il ouvrit la vitre de la voiture afin d’avoir un peu d’air.

Ils retournèrent au poste, Henry n’avait pas placé un mot du trajet et s’était dépêcher de sortir dehors, il avait l’impression d’être en train de devenir complètement fou à être enfermé dans cette boîte de métal sur roues. Keith avait parlé de drogue, pas de ses médicaments et là Henry savait qu’il en avait besoin. La preuve que ça n’avait rien d’illégal, il n’alla même pas prendre la peine de se cacher. Appuyé contre un mur, il sorti sa seringue et le flacon qui contenait son calmant. Mais il tremblait tellement qu’il échappa le récipient qui se fracassa contre le trottoir et éclata en mille morceaux.

- Merde…Je reviens je…j’ai besoin d’air…

Henry semblait vraiment ne pas aller très bien, il ne laissa même pas le temps au chef de protester avant de partir. Il marcha un peu en tentant de respirer profondément pour retrouver un certain niveau de calme. Alors qu’il passa devant une ruelle, il vit trois garçons qui ne devaient pas avoir plus de 16 ans.

- Hey, je crois vous n’avez pas l’âge légal pour ça, je me trompe ?

Essayant subtilement de cacher la bouteille dans leur dos, ils regardèrent Henry. Il la confisqua mais n’en fit pas plus de cas. Il n’avait pas l’intention de la boire, il avait un meilleur plan. Heureusement que la bouteille n’était pas trop grosse, il pu la mettre dans sa poche avant de rebrousser chemin. Ses nerfs c’étaient un peu calmé, il décida donc de retourner au boulot.
Tant pis, il était bien capable de supporter quelques heures avec son état mental normal, non ? Henry entra dans le poste et salua Mona. Le chef était dans son bureau, il semblait occupé. Par contre, Keith demanda à la réceptionniste de lui apporter un verre d’eau. Henry sauta sur l’occasion en disant à Mona qu’il s’en occupait. Il alla donc remplir un verre mais s’assura de ne pas y mettre que de l’eau, c’était pour aider Keith après tout, non ? Non en effet, c’était juste pour le fun. Il alla ensuite porter le verre d’eau au chef.

- Mona est occupée.

Dit-il pour justifier sa présence. Ce n'était pas très prudent sans doute de se montrer après avoir littéralement déserté pour aller prendre une marche. Même si c'était une question de santé.

Keith ne remarqua pas que Henry tremblait, mais quand il sorti de la voiture pour aller prendre l’air, il le laissa en paix, de toute façon, il devait finaliser certaines chose a son bureau.

-Bonjour Chef !

-Bonjour Mona!

-Comment ca se passe avec le nouveau ? Vous ne lui faites pas trop peur j’espère ?

-Non pas du tout, juste la même routine que j’essai sur tous les petits nouveaux. Mais j’ai un bon sentiment sur lui

-Comme pour les autres ? *Dommage que tu n’es pas d’intérêt pour les femmes…*

-Ne dites pas cela si fort…quelqu’un pourrait vous entendre…vous êtes la seule a qui je peux faire confiance pour ca…

-Quoi ? Mais je n’ai rien dit au sujet de Vous-Savez-Quoi…

-Je vous ai entendus Mona…

-J’avoue y avoir pensé mais je n’ai rien dit…vous êtes sur que vous allez bien ?

-Oui…mais que je n’y reprenne pas d’accord ? Je vais être dans mon bureau. ALEXANDER, DANS MON BUREAU !

-Pourquoi moi patron ? Vous me refaites confiance maintenant ?

-Non espèce de raclure de merde, grouille-toi !

Le policier suivit le chef dans son bureau.

-Penser a un chiffre entre 0 et 10.

-Euh…pourquoi faire chef ?

-Ne pose pas de question imbécile !

*95*

-J’ai dit entre 0 et 10… *ho…*Pensez a un légume…

*Tomate*

*Je vois…*

-Vous voyez quoi chef ?

Keith plaça ses mains devant sa bouche pour ne pas que le policier ne la voit.

*Rien du tout, tu peux disposer*

Le policier le regarda étrangement, puis sorti du bureau. Keith téléphona a Mona pour qu’elle lui apporte un verre d’eau, mais fut déçu de voir arriver Henry avec son verre d’eau, prétextant que Mona était occupée. Il avait prévu de parler a Mona de sa découverte vu qu’elle était sa seule confidente, mais ca pouvait attendre un peu, le temps de faire plus d’expériences. Il prit le verre d’eau et le déposa sur son bureau…lorsqu’il vit que Henry était encore plante la, il lui tendit de la paperasse à remplir.

-Tu vas faire le rapport de notre patrouille de ce matin. Apres, attend moi, on va retourner en patrouille pour la dernière heure. On va aller dans le centre de la ville. A cette heure, les crimes sont monnaies courantes…Jean-Pierre y est allé ce matin, mais il s’est fait tue comme un imbécile.

Lorsqu’il sortit, il pu réfléchir sur ce qui lui arrivait.

*Donc…je peux lire dans les pensées et les autres peuvent lire dans les miennes…je vais devoir faire attention a ce que je pense…mais depuis quand est-ce que je possède ce don moi ? Serait-ce le résultat du sérum que ce Black Wings ma injecte hier ? C’est la seule explication valable…peut-être qu’avec ca je pourrais réussir a implanter une idée dans la tète de quelqu’un…Henry…prépare toi à devenir un policier exemplaire.*

Il cala son verre d’eau sans remarquer le gout d’alcool et traina Henry dans la voiture pour aller au centre ville…Keith allait beaucoup s’amuser.

Le voilà qui devait se coller un rapport. Au moins, il avait un peu d’expérience là-dedans puisque c’était toujours ça qu’on lui faisait faire. Henry se disait que ça en valait peut-être la peine car si le chef ne buvait pas habituellement ça ne prendrait pas grand-chose pour le mettre dans un état divertissant. Mais lorsqu’il fut question de retourner en patrouille, Henry se senti un peu moins confortable. Si le chef se rendait compte de ce qu’il avait fait il risquait d’en manger toute une. Et aussi, il ne devrait peut-être pas le laisser conduire mais il se doutait que la réaction soit si grave, Henry gardait tout de même un œil sur Keith puis le vit avaler le verre d’eau d’un trait. Il n’eut malheureusement pas le temps de terminer le rapport, quel dommage, avant que le chef ne le traîne dehors. Il réussi à attraper un café, question de ramener un peu le chef si ça se corsait ou question de ne pas s’endormir, dépendant de ce qui se produirait.

Une autre patrouille ennuyante à regarder absolument rien par la vitre de la voiture. Ils finirent par passer devant le bar où Henry avait passé une partie de sa soirée hier, oserait-il ? Pourquoi pas, il était déjà certain d’avoir des problèmes de toute façon.

- Je pense que j’ai vu quelque chose par là.

Il attendit que la voiture soit arrêtée pour descendre puis profita du moment pour verser ce qui restait de la bouteille qu’il avait gardé dans sa poche dans son café. Henry s’apprêtait à le boire lorsqu’il eu une autre idée géniale.

-Vous n’avez pas l’air dans votre assiette, vous voulez un peu da café ?

Henry tendit la tasse à Keith, il se mettait vraiment dans la merde mais au moins ça donnerait une bonne leçon au chef de police. Il allait un peu à l’encontre des ses règles habituelles puisque son service n’était pas officiellement terminé…mais tant pis. Le chef qui semblait affecté par la boisson ne protesta pas vraiment quand Henry l’entraîna dans le bar.

- Qu’est-ce que tu fou? Je t’avais pas dit de ne pas te montrer ici !

Une seule soirée et le barman ne l’aimait déjà pas, pourtant il n’avait pas vraiment fait de dommage.

- Tu devrais être content j’amène un nouveau client.

Le regard du barman changea lorsqu’il remarqua le chef de police…mais qu’est-ce qu’il foutait là ?

Les choses dérapèrent un peu…Juste un peu…Henry n’avait pas à la base l’intention de boire beaucoup ce soir là mais Keith le força d’abord à avaler il ne savait trop quoi. Le reste est déjà un peu flou, il se souvient de musique et d’avoir sûrement bu encore…Il se souvenait aussi d’être sorti à moment donné et d’avoir consommé certaines substances sans trop savoir lesquelles. Après ça c’était le néant total. Henry se réveilla le lendemain matin avec l’envi de mourir tellement sa tête semblait vouloir exploser. Il mit un moment avant de réalisé qu’il ne savait pas où il était, dans un lit et complètement nu.

*Merde…qu’est-ce que j’ai encore foutu ?*

Il regarda autour de lui, il ne semblait pas y avoir de trucs étranges, c’était moins pire que ce qui lui était déjà arrivé. Henry se rappela alors qu’il était sensé travailler…Ce qui était ce qui pouvait être le plus décourageant à ce moment là. Il retrouva ses vêtements et s’habilla comme si de rien n’était. Il ne s’était rien fait volé, c’était déjà ça. Il s’en foutait bien dans le fond de ce qui c’était passé et ne se posait pas vraiment de question, il y avait des choses qu’il valait parfois mieux ignorer dans le vie même s’il se doutait qu’il avait sûrement déjà fait pire. Quelqu’un lui parla alors mais il n’écouta pas vraiment, continuant son chemin pour sortir du bar. Avant d’aller travailler, il décida de passer à son appart question de se laver et de se changer. Sortir dehors fut plus pénible que prévu, le soleil lui donnait envi de tuer tout le monde mais qu’est-ce qu’elle foutait cette merde d’étoile à briller en plein jour ! Il réussit finalement à arriver devant sa porte même si ça lui avait pris trois fois plus de temps que la dernière fois qu’il était rentré du bar. Il réussi à entrer et se dépêcha le plus que son état le lui permettait pour se laver. Il enfila ensuite ce qu’il trouva, son complet gris, peut-être le seul vêtement qu’il avait qui pouvait sembler correct. Il mit aussi une paire de lunette de soleil pour ne pas trop souffrir à cause de cette lumière sadique. Henry dû se résigner à affronter l’extérieur de nouveau. Il ne s’attendait pas du tout à ce qui allait lui arriver.
Le policier marchait tranquillement jusqu’au poste, il était déjà très en retard alors à quoi bon se presser ? Quelqu’un alors l’attrapa par le bras et le tira dans une ruelle devant laquelle il passait. Il n’eut d’abord pas de réaction jusqu’à voir un objet brillant, apparemment bien aiguisé lui tomber carrément dessus. Il réussit à l’éviter de justesse, ce faisant une simple coupure au visage, ça aurait pu être beaucoup pire. Ce n’était pas vraiment le moment de s’attaquer à lui après une telle soirée, il était plus irritable. Henry s’enragea et attrapa l’idiot qui venait de tenter de le tuer pour le plaquer contre le mur et lui faire lâcher son couteau. Il lui envoya son poing au visage.

- Connard t’as vraiment pas choisi ton jour !

L’autre tenta de se défendre mais n’y parvint pas vraiment puisqu’il se retrouve assommé lorsque Henry ramassa la première chose qui lui tomba sous la main, une bouteille vide, et lui la cassa sur la tête assez durement. L’autre perdit connaissance instantanément. Super, il devrait le traîner jusqu’au poste, au moins il n’était pas trop loin. Il arriva finalement à son travail avec une longue traîné de sang sur la moitié du visage à cause de la coupure assez profonde qu’il avait à la tête puis laissa tomber celui qu’il trainait depuis un moment. Henry replaça ses lunettes de soleil.

- Tentative de meurtre c’est criminel, non ?

C’est tout ce qu’il dit en laissant là celui qu’il venait d’arrêter. Il passa à côté de Mona sans lui adresser la parole, elle ne semblait pas ravie de le voir en tout cas. Mais dans son état, Henry s’en foutait complètement. Pour une fois il avait peut-être l’air d’un policier…un policier qui devrait aller essuyer le sang qui continuait à lui couler dans le visage mais il n’en avait pas vraiment conscience.