Chambre d'Ariel

Edward venait tout juste de se réveiller. Il dormait dans le vieux lit d’hôpital à côté de celui d’Ariel, ils étaient séparés par ce qui restait d’un rideau. Ed se redressa sur son lit et regarda autour, Ariel n’était pas là. Par la fenêtre, il voyait la lune et quelques étoiles luisant dans le ciel obscur. Il n’avait pas le même horaire que la majorité des gens en faite, il s’endormait quand il était fatigué sans trop se soucier de l’heure de la journée, le temps n’avait aucune importance pour lui. Edward se leva finalement et, pieds nus, il avança jusqu’à la fenêtre et regarda la ville

*Edward…il t’a abandonné…tu es tout seul*

- Non ! Ce n’est pas vrai !

Il se mit à paniquer et commença à avoir du mal à respirer alors que cette phrase était répété inlassablement dans son esprit : tu es tout seul. Edward s’adossa au mur et se laissa glisser jusqu’à être assis sur le sol. Il se plaqua les deux mains contres les oreilles mais il ne pouvait faire taire les voix.

*C’est comme ça que tu vas finir*

Ed avait envi de se mettre à crier pour enterrer les voix qui le rendaient fou. Il ne voulait pas être seul, il ne voulait pas que ça recommence.

*Edward, regarde sur la table. Regarde. Ça brille. Prend-le. Lève toi et va le prendre.*

Il regarda la table. Effectivement, quelque chose brillait dessus. Attiré, il marcha à quatre pattes jusqu’à la table et posa sa main sur le dessus. Il finit par saisir un objet froid et l’attira vers lui pour l’observer. C’était argenté et froid. Il le serra dans sa main, le laissa tomber d’un coup et regarda la sang s’écouler dans sa paume.

Ariel avait décidé de regagner sa chambre pour se reposer un peu après la mésaventure de cette nuit. La poignée ne fonctionnait plus très bien et il dû donner un coup dans la porte pour l’ouvrir. S’aidant de sa canne, il avançant ensuite un peu avant de refermer la porte en la claquant. Il vit alors Edward qui se tenait tout juste à côté de la table où Ariel posait ses couteaux. Il s’approcha pour mettre à sa place celui qu’il avait utilisé ce soir là et remarqua qu’il en manquait un. Alors, il tourna la tête vers Edward et remarqua les traces de sang sur le plancher près du couteau qu’il cherchait justement.

- As-tu encore touché à mes couteaux ?

Il savait que son protégé n’était pas toujours conscient de ce qu’il faisait alors le gronder sans cesse était inutile. Ce n’était pas la première fois qu’Ed se blessait ainsi et il n’y avait pas grand-chose à faire contre ça. Au moins, les blessures n’étaient jamais bien graves. Ariel se pencha du mieux qu’il le pouvait en s’appuyant sur se canne et en tentant de garder l’équilibre.

- Edward, je te parle, pourrais-tu me regarder ?

Il entendit la porte s’ouvrir mais ne broncha pas, fixant toujours le sang dans sa paume qui commençait à s’écouler goutte par goutte sur le sol. Edward cru entendre la voix d’Ariel mais était tellement persuadé qu’il ne reviendrait pas qu’il pensait que ce n’était qu’une voix de plus dans sa tête. Une ombre se pencha alors sur lui et il releva les yeux pour croiser le regard du chef des Black Wings. Il sourit immédiatement, Ariel était là, il n’était plus seul. Sans trop réfléchir, il se jeta littéralement sur lui pour le serrer dans ses bras.

Edward fut immédiatement repoussé et recula rapidement jusqu’à toucher le mur. Tremblant, il regarda Ariel se relever péniblement. Il n’avait jamais été véritablement violent avec Ed mais il ne voulait pas lui faire de la peine car après tout, il n’avait que lui au monde. En faite, il ne sortait jamais vraiment de cette pièce et peu de membres de l’organisation connaissaient sa présence. C’était pour sa propre sécurité car il était évident qu’il était plutôt sans défense et qu’il serait facile de l’atteindre pour porter un dur coup à Ariel.

- Je ne voulais pas…je…

Il avait les yeux remplis de larmes et n’osait pas regarder Ariel. Edward c’était recroquevillé dans son coin, tremblant, les mains crispées. Il voyait tout en noir, il ne pouvait lui arriver que des malheurs. Il avait tellement peur de se retrouver seul. Ed s’attrapa les cheveux et se mit à crier. À bout de souffle, il s’arrêta pour essayer de réussir à respirer.

Il resta longtemps sans bouger et finit par réaliser qu’il n’y avait plus un son dans la pièce. Presqu’en rampant, il s’approcha du lit d’Ariel et constata qu’il dormait. Il ne lui avait même pas dit bonne nuit ! Edward était persuadé qu’il c’était mit son seul ami à dos. Il retourna vers la fenêtre pour regarder dehors et se changer les esprits.

*On te l’avait bien dit, tout seul. Tu aurais dû nous écouter Edward mais il est encore temps. Regarde tout ces côtés, ce serait si simple…C’est lui qui te laisse tout seul, c’est lui qui te cause tout ce chagrin.*

- Non…

*Pauvre Edward, que fera-t-il maintenant ? Ils vont le retrouver. La chaise l’attend.*

- Pas la chaise…je ne veux pas…

*Et puis ?*

Il en avait assez. Pendant qu’il pouvait encore garder le contrôle, il fit quelque chose que jamais il n’aurait pensé faire auparavant et se dirigea vers la porte de la chambre qu’il ouvrit et sortit. Il se devait de s’éloigner d’Ariel, il ne voulait pas faire ce que les voix lui disaient.

=> Une boule de poil qui avait faim

Ariel c’était réveillé quelques heures après le départ d’Edward. En ouvrant les yeux, il se senti particulièrement confus. Qu’est-ce qu’il avait bien pu faire la veille ? Lorsqu’il tenta de s’asseoir dans son lit, la mémoire lui revint en même temps que la douleur. En grognant, il finit par se lever et prendre sa canne.

Il s’aperçut rapidement de l’absence d’Edward et fulmina en voyant la porte entrouverte. Prenant l’un des couteaux sur la table, il le lança et celui-ci alla se planter directement dans le mur. Comment avait-il osé partir ainsi ? Il était peut-être quelques part dans l’hôpital. Une rapide engueulade avec les gardes lui confirma qu’Ed était sorti. Il pensait pouvoir s’en tirer aussi facilement ? Le trahir, lui, Ariel Autumn le chef des Black Wings ? Il convoqua ses généraux dans sa chambre. Les trois se regardaient, inquiets car c’était très rarement pour une bonne chose que le chef demandait à les voir tous en même temps.

- Il faut retrouver un sal gosse roux avant qu’il ne nous cause des problèmes.

Edward n’était pas vraiment un enfant, mais le message était quand même clair.

- Que voulez-vous que nous fassions ?

- Vous êtes sourd ? Vous n’avez qu’à le dire s’il faut que je parle plus fort !

- Désolé Boss, nous enverrons quelques hommes pour…

- Quelques hommes…Vous ne comprenez pas ce qui va se passer si la police ou les Solciers le trouvent avant nous !

- Vous ne voulez quand même pas que le clan…

- Je veux que tout le monde s’y mette. Suis-je suffisamment clair ?

- On ne va pas tous les envoyer en ville.

Ariel attrapa cet imbécile par la gorge, ses blessures ne gênaient en rien ses réflexes. Les deux autres observaient la scène sans oser lever le petit doigt.

- On va raser cette foutu ville s’il le faut mais je vous conseille de ramener Edward ici si vous tenez à la vie.

Il lâcha prise et l’autre pu se remettre à respirer. Sans attendre que leur chef s’enrage, les généraux partirent organiser les opérations. Les Black Wings se mirent è arpenter les rues de Keth avec l’ordre de tuer tout ceux qui nuiraient à leur mission.

Après quelques heures, les généraux revinrent dans la chambre en tremblant. Ce qui était plutôt étrange chez des meurtriers endurcis.

- Où est-il ?

- Nous ne l’avons pas encore trouvé…mais il reste encore quelques maisons à inspecter…nous le trouverons sûrement là…

- Incapables ! Je devrais tous vous tuer mais j’ai plus important à faire.

- Ce n’est qu’une question de minutes…ils le trouveront.

- Pour qu’un travail soit bien fait mieux vaut le faire soi-même.

- Mais si la police…

- Vous n’aurez qu’à faire votre travail pour une fois !

Ariel attrapa son manteau et un couteau puis sortit, suivi de prêt par les trois généraux Black Wings.