Give me a chance

Henry avait reçu son congé de l’hôpital. Jamais il n’avait été si content de rentrer dans ce bordel. Il avait encore un peu de mal à rester debout trop longtemps mais il pouvait se déplacer. Avec les quelques jours qu’il avait passé dans le coma, il avait un peu de mal encore avec la notion du temps et il lui arrivait de se perdre dans sa tête parfois. Les docteurs avaient dit que c’était temporaire, la confusion était normale. Le plus important pour Henry à ce moment précis, c’était de manger. Il en avait assez de la bouffe d’hôpital. Il dit donc à Elliot de commander du chinois. Il ne voulait pas faire cuisine Vanessa, elle en avait fait assez dans les derniers jours et elle était aussi épuisée sûrement. Les jours qui suivirent son retour à la maison furent très calmes. Henry passait beaucoup de temps à dormir, son corps avait encore besoin de se régénérer. Il avait appelé au poste à quelques occasions pour vérifier que tout se passait bien mais sans plus. Il n’était pas en état de le travailler et le savait. De toute façon, Vanessa le surveillait de près. Ils n’avaient pas reparlé de ce qui c’était passé ce jour-là. Henry ne voulait pas revivre cette journée. Il savait que Vanessa avait été hors de l’école pendant la majeure partie de l’opération et c’était tant mieux. L’expérience n’avait peut-être pas été aussi terrible que lors de la première fois car Edward ne semblait pas avoir eu le temps de mettre son plan entièrement à exécution, mais le fait de craindre pour ses enfants, de devoir se battre pour les sauver et de se demander si sa famille serait réuni cette fois était une expérience troublante. Le fait de se sentir si impuissant, incapable de sauver tout le monde ou même de protéger ceux à qui l’on tient le plus, Henry ne voulait plus jamais revivre ça. Henry se sentait bien dans son lit. Il était épuisé mais ça l’aidait de se savoir chez lui et en sécurité. Encore allongé, il étendit son bras hors du lit pour caresser Dog qui dormait par-terre de son côté. Ça avait été long pour faire accepter la présence du chien à Vanessa. Avant Dog tentait toujours de dormir sur le lit mais il avait fini par apprendre. Après tout, il devait faire des compromis pour que tout le monde soit content. Il avait bien fallut qu’il se rende à l’évidence, Dog n’avait pas vraiment été un cadeau pour Sarah mais avait fait beaucoup de bien au moral d’Henry. Surtout depuis son retour de l’hôpital, Henry appréciait son chien comme un membre de la famille. Il était encore un peu turbulent mais il espérait bientôt pouvoir amener Dog au poste. Un chien dans la police c’est toujours pratique. Pour l’instant, il n’était pas encore question de retourner au poste et ça l’ennuyait un peu. Il était le chef et ça l’énervait de ne pas pouvoir faire son travail. Henry était couché à côté de sa femme. Il s’était redressé un peu pour lui parler.

- Vaness, je pense que je devrais passer au poste aujourd’hui.

Il se doutait que ce ne serait pas si simple. Vanessa ne serait sûrement pas d’accord de le voir retourner au boulot si vite. Mais Henry se sentait inutile, sa place était avec les autres, à tenter de ramener l’ordre, à essayer de rétablir une vie après les Black Wings en espérant que ceux-ci ne reviennent pas. Il était conscient de ne pas être remis, que son corps n’était pas prêt à cent pourcent pour ça. Mais se disait que du travail de bureau ce n’était pas si exigeant. Il ne pensait pas au stress que ça lui occasionnerait de retourner gérer ce bordel. Henry ne sentait pas sa faiblesse mentale plus grande. Il avait toujours eu des problèmes psychologiques qui se manifestaient encore parfois avec des crises d’angoisses qui le suivaient depuis son adolescence. Cette faiblesse était pour lui quelque chose qu’il avait déjà et qui n’évoluait pas, positivement ou négativement. Il essayait toujours de se montrer fort, si bien qu’il avait fini par croire lui-même qu’il l’était devenu. Il n’était plus Henry Stone, le gamin qui ne grandissait pas et passait sa vie à attendre une fin. Non, il était Henry le chef de police, un homme dévoué à sa famille qui avait enfermé ses démons dans un placard.

- Juste passer, motiver un peu les gars.

Il aurait voulu plus mais ça il savait qu’il n’y avait aucune chance que Vanessa l’accepte. Pourtant, Henry aurait voulu se montrer utile. Lucas le remplaçait encore, il encaissait tous les coups alors qu’il aurait dû avoir un peu plus de temps pour lui, pour sa famille maintenant qu’il était quand-même grand-père. Henry n’avait pas encore revu son frère depuis qu’il était sorti de l’hôpital. Il savait que Lucas était débordé, ça le faisait se sentir encore plus mal. Il avait l’impression que malgré leurs fréquentes disputes, malgré toutes les choses qu’il avait pu dire ou faire à son frère, Lucas jouait inlassablement son rôle de grand-frère. Henry avait l’impression de ne pas en faire assez pour lui…

Depuis que Henry s’était enfin réveillé de son coma, toute la famille Stone eut un moment de répit et pouvait enfin tenter de passer par dessus cette rude épreuve. Vanessa avait fait preuve d’une grande force et malgré qu’elle ne prenne plus ses médicaments depuis un moment, elle avait su tenir tête à la situation. La vie de son mari était enfin hors de danger et c’était une bonne chose. Henry se rétablissait tranquillement et elle du harceler énormément les médecins pour qu’ils se dépêchent de le laisser sortir. Vanessa savait comment Henry détestait cet endroit. Même elle en avait assez de se teint blanc et cette odeur de mort. Elle ne pu être plus heureuse lorsque Henry fut suffisamment rétablit pour enfin rentrer. Sarah avait eu beaucoup de misère à s’occuper de Dog durant l’absence de son véritable maître. Il était énorme maintenant. S’il n’avait pas sa taille d’adulte, il ne devait pas être bien loin. Bien qu’il était un peu moins turbulent et avait fait beaucoup de bêtise parce qu’il s’ennuyait de son sauveur. À la seconde qu’il le vit rentrer, personne ne réussit d’empêcher le chien de sauter sur son bienfaiteur lorsque le pauvre commençait à croire qu’il avait été abandonné une nouvelle fois. Il lui lava le visage avec un grand plaisir en se tortillant dans tout le sens.

La soirée entre famille fut tranquille et fut calmante. Pour la première fois depuis longtemps, ils pouvaient être ensemble et pour une des rares fois depuis que les deux jeunes avaient atteint l’adolescence, ce fut une soirée agréable que tout le monde attendait d’une certaine manière, même si personne ne semblait ouvrir une grande conversation. Sarah était beaucoup mieux depuis que son père allait mieux, mais elle faisait depuis quelques jours de la fièvre. Elle n’avait étrangement, aucune fatigue apparente ou d’effet secondaire, autre qu’une température plus élever que la moyenne. Vanessa ne s’en inquiéta pas vraiment. Elle se disait bien que ce ne devait être rien de grave vu que sa fille se remettait de sa propre blessure de guerre. La soirée fut donc calme et Vanessa fut bien heureuse de revoir son mari avec elle dans ce lit trop grand pour elle.

- Quoi ? Tu viens à peine de revenir d’un événement que tu serais probablement mort si ce n’était pas du chef des Solciers et tu veux déjà retourner au poste… pas question. Tu n’es pas rétablit !

Elle savait bien que Henry avait quelque chose derrière la tête et que, maintenant qu’il avait bien changé, risquait de ne pas pouvoir se défaire de l’idée de sortir de son lit. Il aurait tout de même pu attendre quelques jours non ? Passer un peu de temps avec elle avant de vraiment penser retourner au poste. Elle croisa les bras et le regarda mécontente.

- Tu avais promis que s’était fini ce temps là. On a le droit de nous reposer un peu nous aussi Henry.

Ce n’était pas correct, elle ne voulait pas qu’il rentre travailler tout de suite, mais c’est vrai que Lucas avait besoin d’un coup de main lui-aussi et que le moral des gars, la dernière fois qu’elle avait été voir ce qui se passer, était assez bas, mais…

- Ok on va les visiter si ça peut de faire plaisir, mais je viens avec toi et on ne reste pas longtemps.

Elle savoir très bien que voulait y aller pour travailler et elle n’allait pas le laisser faire. Le médecin avait dit qu’il avait besoin de repos et c’est ce qu’il aura, point à la ligne. Pas question qu’elle ne change d’avis là-dessus. Elle pouvait faire des compromis, mais il ne retournera pas travailler comme ça. Le pauvre, il était brisé en deux, pourquoi ne voulait-il pas se reposer un peu. La ville commençait à un peu trop lui rentrer dans la tête on dirait. Ils devraient peut-être se faire une soirée à la Stone, comme dans le temps avant qu’ils ne se marient et qu’ils eurent des enfants. Une bonne soirée ensemble dans les vapes, ça lui ferait du bien. Tien, c’est vrai ça. Vanessa ne se rappelait pas de la dernière fois qu’elle avait pensé prendre de la drogue, mais si c’est ce qu’il fallait pour qu’il se calme un peu et qu’ils s’amusent ensemble, elle le ferait bien de nouveau.

Henry avait travaillé pour en arriver où il était. Il avait fais de gros efforts pour garder Vanessa prés de lui et lui rester fidèle, même s'il avait déjà eu quelque petits écarts dans le passé. Il avait eu son poste un peu par hasard mais depuis faisait de son mieux pour être un bon chef. Il avait deux enfants qu'il adorait plus que tout et aurait déplacé des montagnes pour eux. Et finalement il y avait Dog. Le chien qu'Henry avait toujours rêvé d'avoir quand il était petit. Les choses allaient plutôt bien maintenant qu'ils savaient tous qu'il allait survivre. Mais, il avait toujours cette peur de tout perdre. Henry était habitué à perdre les gens qui lui étaient proches et craignait toujours que ça se reproduise. Alors, il travaillait plus fort pour être une meilleure personne et éviter de se remettre à faire des conneries qui auraient pu lui causer des problèmes. Oui, il avait envi de décrocher parfois. D'oublier le boulot, l'hypothèque et les gamins mais il ne pouvait pas se le permettre. Dire que son ancienne façon d'être ne lui manquait pas du tout aurait été un mensonge. Il se souvenait des débuts de sa relation avec Vanessa avant qu'elle ne soit enceinte d'Elliot. Ils s'étaient beaucoup amusés malgré le destin qui s'acharnait sur eux. Il aimait toujours sa femme. Il savait avec certitude qu'elle était son âme soeur et que sans elle à ses côtés il serait probablement mort depuis longtemps. C'était pour elle qu'il avait voulu devenir une meilleure personne. Il avait voulu lui offrir une bonne vie et la tenir éloigner du passé qui aurait pu revenir les hanter. Pourtant, cette insouciance lui manquait. Leur lien était toujours aussi fort mais une distance semblait se créer entre eux malgré tout leurs efforts pour garder leur relation. Depuis combien de temps n'étaient-ils pas sorti tous les deux? Avec des enfants c'était toujours un peu compliqué mais ils étaient grands maintenant. Mais, Henry avait peur de retourner en arrière et de perdre le contrôle. Il savait très bien qu'il était fragile sur plusieurs points et même s'il n'avait pas fait de crises d'angoisse depuis très longtemps, il avait toujours ses calmants. Sans parler de la drogue. Ça faisait des années qu'il n'avait pas touché à ça et craignait toujours de rechuter. S'il se remettait à consommer régulièrement il savait que ça affecterait sa famille. Henry faisait donc tout pour s'en tenir éloigné et garder les idées claires.

- Je veux juste voir si tout va bien avec Lucas, il a peut-être besoin d'un coup de main.

Évidement, ce n'était pas lui qui allait lui en donner un. Vanessa ne le laisserait pas approcher du moindre dossier. Il la comprenait. Elle voulait simplement qu'il prenne du repos. Avec les enfants qui n'avaient pas d'école où aller ça leur faisait tous une pause pour se remettre de leurs émotions. Un peu pour la faire plier mais aussi parce qu'il en avait envi, Henry attira Vanessa contre lui pour l'embrasser.

- Je suis désolé de ce qui est arrivé. Tu n'avais pas à endurer tout ça parce que j'ai fait l'idiot...

En fait, il avait fait son travail mais à trop vouloir en finir il s'était mis en danger et aurait très bien pu y rester sans l'intervention d'Edric. Il avait fait ça en pensant à sa famille, contrairement à ce que pouvait s'imaginer Vanessa. Il avait fait ça dans l'espoir de donner un lieu plus sécuritaire où vivre à ses enfants. Sarah et Elliot n'avaient pas à subir tout ça. Ils n'avaient pas choisi de naître à Keth.

- Je vais prendre du temps pour nous, vous êtes le plus important pour moi. Il faut juste que tu me laisses le temps de tout réorganiser que ce soit possible. Je veux être avec toi, avec les enfants mais je veux aussi qu'ils n'aient pas à traverser le même enfer que nous dans cette ville.

Pour les rares fois dans sa vie, Henry avait appris qu'il y avait plus important que lui-même.

- Ne fais pas le gueule s'il-te-plaît...Vanes...Mon ange...Je sais que suis pas parfait, je veux juste faire ce qu'il y a de bien à faire.

Henry ne pouvait pas dire qu'il était tout à fait heureux. Il avait l'impression de tout faire de travers et ce même si le reste des gens auraient probablement affirmé qu'il était une bonne personne et devait être très heureux avec sa famille. Les choses étaient un peu plus compliquées que ça. Vanessa l'aida et il pu se lever. Il pouvait marcher et tenir debout mais n'était certainement pas encore en état pour s'enfuir en courant où même simplement rester debout trop longtemps.

- Le bébé est né? Lucas doit être à moitié mort, pauvre grand-père.

Henry rigola un peu. Ça lui faisait drôle d'imaginer son frère déjà devenu grand-père. Il se rendit au poste avec Vanessa et Dog qui sautait partout. Ce pauvre chien avait dû beaucoup s'ennuyer et ça se voyait. En entrant dans le poste il courut dans tout les sens. Henry marcha tranquillement entre les bureaux en adressant quelques mots aux policiers sur son chemin. Il se rendit finalement jusqu'à son frère qui le serra dans ses bras. Jamais il n'aurait cru s'entendre avec Lucas un jour.

- T'as l'air crevé mon pauvre. On dirait que t'as fait du bon travail mais pourquoi t'as mis quelqu'un dans ce coin là.

Le pire endroit du poste et il y avait pourtant quelqu'un là. Josh semblait dans un sal état lui aussi il avait quand même été blessé mais ça semblait être autre chose.

- Pourquoi il est dans cet état lui? Il a fait quoi?

Josh était pourtant quelqu'un de compétent. Oui, il était une recrue et n'avait pas trop d'expérience mais il faisait de son mieux alors ça ne le dérangeait pas tant, il fallait bien lui donner une chance. JDA s'approcha de Vanessa pendant qu'Henry était occupé.

- Comment ça va?

Il n'avait aucune mauvaise intention. JDA aidait Lucas comme il pouvait mais ce dernier n'aimait pas qu'on se mêle de ses affaires. Pourtant, JDA avait bien de l'expérience comme second depuis Keith. Il avait été très inquiet de l'état d'Henry. Ce n'avait jamais été l'amour fou entre eux mais quand même.

Une histoire personnelle? Lucas avait mis Josh à l’écart et s’acharnait sur lui à cause de conflits personnels? Ça, il ne pouvait pas l’accepter. Henry aimait bien ce gamin, il avait du cœur. En plus, il n’aimait pas mettre les gens dans la merde alors qu’ils étaient déjà en plein dedans. Sans doute un impact de son passé alors qu’il passait son temps à se mettre dans le pétrin mais son patron croyait en lui, et il l’avait aimé plus qu’il aurait dû mais ça c’est une autre histoire.

- Je vais pas le renvoyer parce que tu t’entends pas avec franchement.

La réponse ne semblait pas plaire à Lucas mais Henry n’allait pas se laisser marcher sur les pieds par son grand frère. Il ne l’avait jamais fait et n’allait décidemment pas commencer à ce moment-là.

- Je m’en fou si ça te plaît pas. Josh a parfaitement le droit d’être ici et de travailler! Alors tu vas remettre ce bureau dans un endroit convenable et le lâcher un peu!

Oui, JDA avait pris un coup de vieux, il fallait bien l’admettre. Il se sentait un peu plus fatigué en se levant le matin, il faut dire que Leyla contribuait souvent à le fatiguer mais ça ils n’en parlaient pas beaucoup l’un et l’autre.

- Ça va ça va. C’est le bordel mais c’est normal. Hey c’est pas Henry qui gueule là.

- Et si j’entends que tu lui fais des problèmes Lucas tu vas avoir à faire à moi! Je suis très sérieux!

S’agiter comme ça n’était sûrement pas une bonne idée. Mais Henry ne voulait pas laisser son frère s’acharner sur un gars qui faisait bien son boulot. Il ferma les yeux un instant en s’agrippant au bureau. Ça n’allait vraiment pas. Il pouvait sentir le sang pulser dans ses tempes à chaque battement de cœur et avait l’impression que sa tête était en train de gonfler et de devenir de plus en plus lourde. Ses jambes lâchaient tranquillement comme s’il était en train de s’asseoir sur une chaise imaginaire.

Henry était habitué au mauvais caractère de Lucas. Ils avaient grandi ensemble après tout et même si son aîné avait toujours été comme ça même s'il essayait toujours d'avoir l'air parfait. En temps normal, Henry n'aurait eu aucun ma à lui répliquer et à lui tenir tête mais il n'était pas encore en état. Heureusement, Keith eu l'intelligence d'intervenir pour calmer la situation. Henry ne se sentait vraiment pas bien. Lucas l'aida à se soutenir mais Vanessa qui entra en trombe dans le bureau avait bien raison et il s'assit sur la chaise la plus proche. Ce n'était pas bon pour lui de s'énerver comme ça. Ça ne se voyait pas directement, mais son cœur n'était pas encore à son meilleur.

- Vanessa...c'est ok. Je vais rester assis ok, je vais être tranquille.

Henry comptait bien ne pas entrer dans le petit jeu de Lucas. Il n'était peut-être pas à son poste comme il était encore en repos sur ordre des médecins mais il restait quand même le chef et c'est lui qui avait le dernier mot.

- Lucas tu devrais aller en pause un peu.

Il ne voulait pas que son frère rechute non plus. Lucas se débrouillait bien dernièrement pour éviter la grosse tête. Henry avait besoin de calmement savoir où en était tout ça. La dernière prise d'otage n'avait au final pas fait tant de victimes mais beaucoup de dégât et c'était cet aspect qui était plus difficile à gérer. Il fallait faire l'inventaire des pertes et identifier les blessés et les morts. Henry regarda son frère sortir. Prendre un peu d'air allait lui faire du bien, ce n'était pas le moment pour que Lucas se fâche et démolisse le trois quart du poste.

- Au moins ça va être plus calme bientôt sans les Black Wings. D'ailleurs Keith, Collin et Ethan vont bien?

Ça avait touché tout le monde ce qui était arrivé et avec son séjour à l'hôpital Henry n'était pas au courant de tout ce qui c'était passé depuis. Keith en avait vu d'autre mais cette fois là ses proches avaient été directement touché. Il avait entendu un peu parlé d'eux parce qu'Elliot avait parlé à Collin à quelques reprises mais sans plus. Henry aurait voulu aussi reparler avec les Solciers mais il n'en avait pas eu l'occasion. Il n'aimait pas particulièrement Edric ou surtout voir son fils tourner autour de Sarah mais c'était un allié et maintenant que leur ennemi commun avait été mis KO ils devaient célébrer la victoire ensemble et rebâtir une ville meilleure.

Vanessa était très en colère, c’était peu dire. Henry savait que dans ces moment-là, il valait mieux pour lui de se taire pour éviter d’aggraver les choses. Elle se permit même de reprendre Lucas et de lui faire clairement savoir qu’elle était sa place, qu’il n’était pas le chef que ça lui plaise ou non, qu’Henry avait été désigné et que ça n’allait pas changer. Henry essaya de calmer un peu la situation. Il voulait d’abord se calmer lui-même puis essayer de savoir ce qui se passait pendant qu’il n’était pas là. Il fut content de savoir que son ancien amant et actuel ami se portait bien, ou du moins pas si mal que ça. Il avait toujours trouvé ce couple étrange. Pour lui, Keith et Ethan c’était le jour et la nuit. Un policier un peu coincé qui ne vivait avant que pour son travail et un avocat extraverti qui aurait probablement dû se défendre en cours quelque fois s’il s’était fait prendre. Henry connaissait mieux Ethan que Keith, pour plusieurs raisons, mais principalement parce que Keith avait d’abord et avant tout été son patron.

- Oui, Elliot n’est pas en pleine forme depuis…mais ça lui ferait sûrement plaisir de voir Collin.

Il ne pouvait pas parler au nom de son fils mais quand même, sortir de la maison lui ferait du bien. Henry savait qu’Elliot avait des problèmes. D’abord sa jambe cassée qui ne semblait pas avoir guéri correctement et maintenant les séquelles de l’incendie où il avait failli perdre la vie. Henry avait du mal à comprendre pourquoi son fils ne se rétablissait pas aussi bien que lui comme ils avaient le même pouvoir et donc un métabolisme semblable. Il faut croire que la science des Black Wings avait encore bien des secrets.

Lindsay s’approcha de Lucas, il était fou de rage c’était évident. Elle avait l’habitude des colères de son petit ami même si ça avait le don de l’exaspérer. Lin essayait de tout faire pour lui montrer qu’elle aimait mais il était fermé comme une huître, il n’y avait rien à faire.

- Tu pourrais rentrer pour le lunch, aller donner un coup de main à Zoé ça te détendrais.

Lucas n’était pas l’homme le plus affectueux du monde. Il ne manifestait pas très souvent ses sentiments mais Lindsay l’avait vu changer complètement de visage quand il tenait la petite dans ses bras. Il avait un côté tendre, difficile à atteindre parfois, mais bel et bien présent. Elle espérait un jour qu’elle verrait cet amour dans ses yeux quand il la regardait.

- Et ce soir on pourrait sortir tous les deux, ça fait longtemps.

Elle n’était pas du genre à mêler vie professionnelle et vie personnelle mais elle était tombée sous son charme et devait faire la part des choses. Au début, tout allait bien, ils étaient sortis quelques fois puis elle avait aménagé avec lui en se servant du prétexte de l’aider à payer la maison. Une chose ne entrainant une autre, ils s’étaient rapprochés d’avantages puis, le blocage. Elle ne savait pas ce qui c’était passé mais depuis, ils ne faisaient que s’éloigner l’un de l’autre malgré ses efforts pour refermer le gouffre. Lindsay n’avait pas souvent fait confiance à des hommes dans sa vie, on lui avait appris à se montrer exigeante, mais elle ne voulait pas s’être trompé en choisissant Lucas.

Vanessa s’était calmée. Henry resta assis un moment en appelant Dog. Il gratta un peu les oreilles de son chien, car oui il fallait bien l’admettre, même si c’était le cadeau de Sarah, Dog semblait s’être beaucoup plus attaché à Henry. Keith lui proposa alors de venir souper un jour avec sa famille pour fêter son rétablissement. Henry fut un peu surpris. C’était bien la première fois que son ancien patron l’invitait à souper avec sa famille.

- Ho…c’est gentil je verrais, je pense pas que Vanessa me laisse ressortir avant un moment en fait. dit-il avec un petit rire. « Et Elliot est pas à son top non plus mais quand on ira mieux ouais pourquoi pas. »

Après tout, Vanessa n’allait pas passer sa vie à détester Ethan. Henry lui avait fait définitivement une croix sur le passé. Il avait eu de bon moment avec l’ancien avocat mais sa vie était avec sa femme et ses enfants tout comme celle d’Ethan semblait s’être rangée avec Keith. Il se mit à se demander comment ces deux-là avaient pu rester ensemble si longtemps. Henry les connaissait quand même assez bien pour savoir qu’ils avaient tous les deux de fort caractère. Mais bon, c’était peut-être un peu comme pour Vanessa et lui.

- On est coincé avec des loups maintenant génial…ils doivent être hors de contrôle en plus avec ce qui se passe avec les Black Wings. C’était sûrement ce qu’il y avait de plus inquiétant. Il faudrait les identifier au plus vite pour comprendre comme réduire les risques au maximum. Henry n’était pas du genre à penser « on doit les buter » sur le champ. Ça serait plus simple mais encore là tuer un loup-garou pouvait être tout un travail. Henry avait hâte de retourner à son poste. Mais ce n’était pas pour tout de suite et avec le malaise qu’il venait d’avoir il s’en rendait compte. Vanesa avait raison, il n’était pas encore prêt à faire face à tout ce stress et à tout ce travail. Il se disait qu’au moins il pouvait compter sur Lucas, Keith et JDA pour tenir le fort.

Lindsay soupira. Lucas était pire qu’un enfant gâté quand il s’y mettait. Il n’aurait pas juste pu lui dire que c’était une bonne idée, non il fallait qu’il se plaigne. « Tu aurais pu juste dire : oui Lindsay très bonne idée je vais de ce pas aller rejoindre Zoé et me calmer. » Elle ne s’était jamais gênée avec Lucas. Lindsay avait toujours appris à être assez directe, elle avait quand même été formée par un homme plus que direct en la personne de l’oncle des deux frères Stone. Elle fut un peu surprise que Lucas accepte de sortir avec elle. Elle avait l’habitude qu’il se trouve des excuses bidon pour éviter de passer du temps avec elle.

Elle commençait à en avoir assez de tout ça. Elle ne lui demandait pas tant que ça, juste d’avoir de petites attentions, de lui montrer qu’il l’aimait parce qu’elle commençait sérieusement à en douter. Mais comme pour toute les autres fois, elle ravala son chagrin. « Il va falloir que ça change Lucas. » lui dit-elle simplement avant de sortir de son bureau. Elle ne regarda même pas s’il la suivait, s’il essayait de lui parler, elle attrapa ses clefs et sortie pour monter dans une voiture de patrouille. Oui, il avait accepté l’idée de sortir avec elle mais elle avait vu son hésitation et savait parfaitement pourquoi il hésitait. C’était trop cette fois, elle avait besoin de se calmer.

Pendant que Vanessa essayait de se calmer, son téléphone sonne, s’était Elliot. Il voulait savoir si elle allait rentrer bientôt parce qu’il n’y avait rien à manger à la maison.

Elle n’attendait que ça et il le savait très bien. Vanessa cherchait un prétexte pour sortir du poste depuis qu’ils y avaient mis les pieds. Henry comprenait que c’était pour son bien, pour ne pas l’épuiser et toute cette merde mais ça lui tapait sur les nerfs de ne pouvoir rien faire. C’était à peine si elle le laissait se lever pour se prendre un verre d’eau parfois! Il savait très bien comment ça allait finir et n’avait aucune envie de se prendre encore un verre d’eau en plein visage.

- Je vais appeler Edric pour vérifier avec lui. Ça il pourrait le faire au moins. Et puis, pourquoi est-ce que les Solciers garderaient des dossiers confidentiels, ils étaient censés travailler ensemble. Ce n’était pas encore officiel mais c’était devenu plutôt clair avec la prise d’otage, il faudrait peut-être se réunir pour s’entendre sur les conditions de cette alliance en fait. Henry était déterminé à trouver ce qu’ils cachaient, s’ils cachaient quelque chose biensur.

- Il va pas mourir de faim parce qu’il attend deux minutes de plus. Je vais juste faire un téléphone et on y va. Ça n’allait pas le tuer de décrocher le combiné quand même. Avant que Vanessa ne puisse répondre, sans doute pour lui dire de lâcher ce téléphone, Henry était déjà en train d’appeler les Solciers.

Zoé avait cru que ce ne serait pas si compliqué s’occuper d’un bébé mais elle s’était lourdement trompée. Heureusement, elle n’était pas seule. Elle avait mis quelques jours à se remettre de l’épreuve de l’accouchement mais maintenant ça allait beaucoup mieux. Elle avait installé sa petite dans sa chambre même si parfois ce n’était pas elle qui se levait en pleine nuit pour s’en occuper. Oui, la petite Alice n’avait pas de père avec elle, Zoé n’avait pas encore eu le temps de s’entendre avec Josh, mais elle avait un grand-père, une grand-mère et un gros toutou. Zoé n’avait pas su comment Zarkan allait réagir quand elle rentrerait avec cette petite chose. Elle avait eu un peu peur même si au fond elle se doutait que son ami tomberait vite sous le charme de cette petite poupée.

Quand Lucas entre, Alice était en pleur, comme la majorité du temps et Zoé s’évertuait à préparer son biberon pour la calmer. Elle n’eut donc pas le loisir de remarquer à quel point il était tendu, elle était surtout surprise de l’entendre arriver si tôt.

- Papa? Qu’est-ce que tu fais ici?

Lindsay patrouillait les rues de la ville dans sa voiture. Elle était en colère mais surtout blessée. Elle se posait beaucoup de questions sur sa relation avec Lucas. Ça faisait un moment déjà que ça lui trottait dans la tête mais qu’elle écartait rapidement tous ses doutes. C’était un peu comme si Lucas la trompait au final, en pensé certes, mais elle savait que l’ « autre » prendrait toujours sa place et elle savait que si cette femme revenait aujourd’hui, Lucas n’hésiterait même pas à retourner avec elle. C’était ce qui lui faisait le plus mal. Lindsay s’était évertuée à construire cette relation depuis quelques années, à faire comme si cette « autre » qui prenait toute la place dans le cœur de Lucas n’existait pas mais il n’avait cessé de le lui rappeler. Lucas n’en parlait pas, mais dans sa manière d’agir, elle savait qu’elle passait deuxième. Que ce soit la façon dont il la regardait, toujours un peu distraitement, comment il avait toujours l’habitude de s’endormir dos à elle comme si un mur les séparait et jamais il ne l’avait appelée autrement que « Lindsay », elle n’avait jamais le droit aux petits « mon amour », « ma chérie », rien, le néant total et à force, ça commençait à peser.

Ce n’était pas la première fois qu’Henry devait contacter Edric mais normalement c’était lui qui répondait pas un…subalterne? Il n’avait pas du tout envie de discuter avec n’importe qui, il fallait qu’il parle directement au chef sinon il le savait bien ça n’allait mener à rien. Ce n’était pas sorcier quand on ne s’adresse pas directement à la personne ça devient le bordel et le message ne se rend jamais.

- Vous lui direz de me rappeler, c’est important.

Henry savait qu’Edric avait aussi son numéro de cellulaire. Ce type ne lui plaisait pas trop mais ils devaient travailler ensemble alors autant s’y faire même si Edric avait quelque chose de louche. Henry ne pouvait pas se permettre d’attendre après lui, Vanessa était déjà à bout de nerf et il ne voulait pas empirer son cas. Il se leva tranquillement et marcha vers la sortie en appelant Dog. Au moins, avec le temps ce chien avait appris à l’écouter. Dans la voiture, il laissa Vanessa conduire pour éviter une énième dispute dont il sortirait perdant de toute façon.  Les courses, super…Faire les courses devait être le truc le plus chiant que l’humain avait pu inventer.

- On a pas besoin de tant de trucs Vaness…il y aura plus de place à la maison.

Après tout, ils n’étaient que quatre et les deux ado n’étaient pas en grande forme alors ils n’allaient pas dévorer tout ce qu’il y a dans les placards. Vanessa était sans doute pleine de bonne volonté mais il fallait mettre des limites quelque part.

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Zoé finit de préparer le biberon pendant que Lucas essayait de calmer Alice. Sa relation avec Lucas avait été celle d’un père et de sa fille mais au fond Zoé savait qu’il ne pourrait jamais vraiment être son père, même s’il avait tout fait pour elle. Elle appréciait tout de même sa présence, même si elle aurait aimé pouvoir l’aider d’une façon ou d’une autre car elle voyait bien que ça n’allait pas. Il était stressé et était en train de perdre Lindsay, mais qu’est-ce qu’elle aurait bien pu faire? Au moins, il lui dit qu’il sortait avec Lin ce soir-là, c’était peut-être bon signe.

- Ho ça devrait aller ne t’en fais pas. Zoé prit la petite dans ses bras pour lui donner son biberon. Elle n’aurait pas à se casser la tête avec le diner, c’était déjà très bien en fait!

- Pourquoi un congé forcée? Lindsay t’as mis dehors? lança-t-elle en riant. Elle savait bien que Lucas avait quelques problèmes de caractère et surtout de gestion du stress. C’était pour ça qu’il était d’humeur exécrable depuis quelques jours. Remplacer le chef de police ça ne lui allait pas du tout. C'était bien au final que Lucas ne soit pas le chef temps plein, il serait proprement invivable. Zoé savait pourtant que sous cet homme colérique et susceptible, il y avait M. Lucas, ce grand-coeur qui l'avait accueillit chez lui avec sa grosse peluche de Zarkan. Tentant toujours Alice, Zoé s'installa pour manger ce que Lucas avait apporté. Un peu d'énergie ne lui ferait pas de mal.

Elliot était certain de passer une journée tout seul tranquille. Ses parents étaient partis au travail et Sarah était sortie avec Adrien. En tout cas, c’était ce qu’il pensait. Il fut donc bien étonner de voir sa sœur rentrer si tôt. En plus, elle ne lui dit rien et s’allongea sur le divan. Il ne savait pas trop ce qu’elle avait dernièrement mais il se sentait souvent inconfortable en se présence, c’était comme s’il se mettait à avoir chaud. C’était complètement illogique mais qu’est-ce qu’il pouvait bien y faire de toute façon. Il s’approcha un peu pour voir ce qu’elle avait. Depuis la prise d’otage quelque chose avait changé. En fait, quelque chose avait changé chez tout le monde d’une certaine façon mais pour Sarah ça semblait être plus particulier. Elliot essayait d’être un peu moins vache avec sa sœur. Quand ils étaient plus jeunes, Elliot était très fier d’être un grand frère, il veillait sur elle et ils s’entendaient bien. Mais, les choses avaient changé.

- Ça va pas Sarah?

Henry devait s’y faire, c’était comme ça, Vanessa gâtait ses enfants. Personne ne pourrait jamais dire qu’elle ne les aimait pas et qu’elle ne faisait pas tout pour eux. Il savait qu’elle avait eu une enfance difficile et qu’elle voulait qu’Elliot et Sarah aient tout ce qu’elle n’avait pu avoir. Il l’aida comme il pouvait à transporter les sacs même s’il n’était pas trop efficace et dès qu’il ouvrit la porte Dog accouru voir Sarah et Elliot. Henry était habitué de voir son chien courir partout comme ça, ça ne le dérangeait pas. Dog était un bon chien et avait pris une place dans leur famille.

- J’espère que vous êtes pas mort de faim.

Il pouvait dire qu’il était bien maintenant avec sa famille. Oui, il y avait des moments plus compliqués parfois mais il ne regrettait pas. Il avait épousé la femme de sa vie et ils avaient deux merveilleux enfants. La seule chose qu’Henry aurait voulue ça aurait été de pouvoir les amener vivre ailleurs, loin de tout ce danger, mais il ne pouvait pas. Il était chef de police, son rôle était de protéger les gens…ou du moins d’essayer. Et puis, partir ça voulait dire abandonner beaucoup de gens derrières, des gens qui trouveraient peut-être la mort.

- Ça va pas Sarah?

Henry pouvait clairement voir que quelque chose n’allait pas. Ses derniers temps Sarah avait des problèmes, elle faisait de la fièvre mais pourtant elle n’avait rien. Henry essayait de l’aider pour la rafraîchir mais ses pouvoirs étaient loin d’être suffisant comme il devait déjà les utiliser pour se guérir. Revenir de si loin pouvait parfois être difficile et Henry avait encore beaucoup de chemin à faire s’il voulait retrouver la forme.[/b]

Sarah n'allait pas bien c'était évident et pourtant personne n'avait été capable de leur dire ce qui se passait. Elle faisait de la fièvre c'était certain mais elle n'était pas malade. Elliot essayait de garder un œil sur elle et c'est en la voyant comme ça qu'il avait décidé d'appeler leur parents en prétextant vouloir manger. Il n'allait quand même pas admettre qu'il s'inquiétait pour sa petite soeur! Henry s'installa près de sa fille et Elliot alla aider sa mère avec les courses. Il boitait encore un peu mais ça aurait pu être bien pire.

- On mange quoi? Un estomac sur patte, c'était probablement comme ça que sa mère devait le considérer alors qu'il était déjà en train de fouiller dans les sacs pour voir ce qu'il pouvait bien manger en attendant. Ne trouvant rien, il se pris machinalement un verre d'eau. Avec Henry et Elliot dans la maison il y avait toujours un verre ou une bouteille d'eau quelque part. Ce n'était pas seulement à cause de ce pouvoir qu'ils se ressemblaient. Ils avaient des traits similaires et probablement que d'avoir vu Henry au même âge qu'Elliot on aurait eu du mal à les différencier.

Henry passa sa main sur le dos de Sarah. Elle était toujours brûlante et ça l'inquiétait, ce n'était vraiment pas normal. «Tu as essayé de prendre un bain de glace?» C'était la solution qu'il voyait pour au moins l'aider à baisser sa température. Surtout que Sarah semblait de plus en plus faible. Henry aurait voulu la ramener à l'hôpital mais savait déjà très bien que les médecins ne trouveraient rien et que ça se serait probablement aggravé. «On a acheté de la crème glacée si tu veux.» Au moins, il était devenu un espèce d'expert en comment se rafraîchir, pour lui c'était une question de survie. Henry aurait préféré qu'Elliot n'hérite pas de ce pouvoir qui lui avait apporté tant de problèmes. Mais en même temps, sans ce pouvoir, Elliot se serait sûrement fait tuer quand il était encore bébé.

Sarah ne semblait pas prêter attention à ce qu'il disait. Sans doute était ce parce que ce n'était pas la première fois qu'il lui disait tout ça. « Tu ne devais pas sortir avec ce gars aujourd'hui?» Henry avait un peu de mal avec Adrien. Ce n'était pas qu'il le considérait comme un mauvais gars, c'était surtout qu'aucun gars ne serait assez bien pour sa princesse et qu'il craignait toujours qu'il lui cause du chagrin ou lui fasse du mal. En plus...le fils de ce lunatique d'Edric...elle aurait pu trouver mieux.

Elliot regarda brièvement ce qui se trouvait devant lui avant de se prendre un morceau de poulet. Il n’avait pas les meilleures manières mais il avait faim. Mangeant son poulet, il retourna finalement dans le salon où Sarah n’était plus. Il s’assit avec son père. Leur relation était un peu moins orageuse depuis la prise d’otage. Elliot était conscient des risques que ses parents avaient pris pour les sauver. Pourtant, ils ne se dirent rien. C’était déjà mieux que de s’adresser des reproches. Finalement, Sarah appela Henry qui laissa Elliot seul sur le canapé jusqu’à ce que Vanessa vienne lui dire d’enlever ses pieds de sur la table.

Henry se leva pour aller voir ce que Sarah voulait. Plus de glace? C’était facile pour lui. Quand il entra dans la salle de bain, il vit presque la vapeur sortir du bain, ce n’était décidemment pas normal. Il s’assit près du bain malgré la chaleur inconfortable et plongea sa main dans l’eau. Il tenta de la refroidir mais c’était particulièrement difficile. Sarah était visiblement inconfortable. Henry ne savait pas quoi faire de plus. Il avait l’impression de combattre contre quelque chose de plus fort que lui. De son autre main, il caressa doucement le front et la joue de Sarah, essayant de la rafraichir. Si au moins il avait pu savoir ce qui lui arrivait. Ce n’était pas un pouvoir, ce n’était pas de la glace ou une annulation de pouvoir. Ça devait forcément être un coup des Black Wings.

Henry ne le laissait pas paraître mais au fond il avait peur. Il voyait sa petite fille, sa princesse souffrir, peut-être même qu’elle agonisait et il ne pouvait rien faire. Il était complètement impuissant face à ce malheur. Quelque chose allait lui enlever Sarah et il ne pouvait même pas se battre pour la garder. Il faisait de plus en plus chaud et Henry avait du mal à la supporter, encore un peu de temps et il allait se mettre à fondre. Pour l’avoir vécu une fois, il ne voulait pas que ça se reproduise. Mais, au moins, il avait vaguement l’impression qu’il arrivait au moins à ralentir le réchauffement. Ça devenait par contre de plus ne plus douloureux. « Sarah…Ça va aller d’accord. »

Henry essayait de faire tout ce qu’il pouvait. Pendant un moment, il cru que ça fonctionnait, la température diminuait dans la pièce mais Sarah semblait encore en douleur. L’eau se mit à bouillonner et elle écarta sa main avant qu’il ne se brûle gravement. La chaleur était de nouveau étouffante. Henry voulu appeler Vanessa ou se lever mais il n’y arriva pas. Il faisait si chaud pour lui qu’aucun sortait d’entre ses lèvres et que ses jambes tremblaient. Sarah n’allait pas bien, il la voyait se tordre de douleur. Il voulut poser une main sur son épaule mais se brûla aussitôt qu’il la frôla. Il voulut reculer par réflexe mais resta près de sa fille. Puis, tout s’arrêta aussi brutalement que ça avait commencé. Son regard se fixa sur la main de Sarah et il vit une flamme danser sur ses doigts…qu’est-ce que c’était que ça.

- VANESSA!

Appela-t-il avant de se mettre à tousser, essayant de ne pas s’étouffer avec le sang dans sa gorge. Mais ce n’était rien de bien grave, la chaleur n’avait pas duré assez longtemps pour être très nuisible. Henry se leva et essuya le sang de sa main brûlée sur une serviette. Qu’est-ce qui arrivait à sa fille? Ses flammes…d’où est-ce qu’elles venaient. Sarah n’avait pas de pouvoir…d’où elle aurait pu en avoir?

- Il s’est passé quelque chose pendant la prise d’otage? Ils t’ont fait boire ou injecté quelque chose?

C’était la seule possibilité logique. Sarah n’était pas en train de mourir, elle était en train de développer un pouvoir. Restait à comprendre comment c’était possible. Qu’est-ce que ces gens avaient fait à sa princesse? Ça ne pouvait pas être naturel…c’était des flammes pas de la glace donc ça ne venait pas de lui et c’était la première fois qu’elle le manifestait. À moins que…non Sarah était sa fille Vanessa ne l’avait pas trompé. Avec Elliot il aurait pu avoir des doutes à cause de Lucas mais avec le pouvoir et le caractère de l’adolescent Henry ne doutait pas du tout du fait que ce soit son fils. Mais, le pouvoir de Sarah lui faisait se poser bien des questions.

- Je pense que c’est un pouvoir…

Expliqua-t-il très brièvement à Sarah qui semblait enfin pouvoir se détendre. Au moins, il pouvait se calmer en se disant que sa vie n’était peut-être pas en danger finalement.