L'homme nait avec ses vices, il aquiert sa vertu ..{libre, 1 personne}

**June Davis** Dim 23 Jan - 12:48

La nuit était tombée sur Keth, enveloppant la ville sous son voile sombre. Peu à peu, les bars et autres cafés de la ville prenaient vie illuminant d’un nouveau soleil les ténèbres ambiantes. Les lumières défilaient, aseptisées, clinquantes cherchant désespérément attirer de nouveaux adeptes de cette effervescence multicolore qu’on voyait renaitre chaque samedi soir. C’en devenait morbide et glacée, comme de marcher dans une morgue de couleur vive. June, la tête contre la vitre froide de l’autobus voyait ses images défilés comme les clichés d’une vie à laquelle elle n’appartenait plus. Tout ça lui semblait désormais si futile, si lointain. Elle ne sortait plus, ou seulement pour enfiler sa tenue de serveuse qui lui faisait horreur. Elle passait ses journées oscillant entre ses recherches sur internet et les archives de la ville. Que c’était-il passé à Keth ? Pourquoi toutes ces disparitions demeuraient-elles sans réponses ? Qui étaient ces êtres hors du commun qui comme Envy vivaient dans les tréfonds de la ville ? June voulait des réponses et pour cela elle était prête à tout.

Ces dernières recherches l’avait menée à s’intéresser au vieil hôpital situé à la lisière de la ville. D’après les journaux de l’époque, un étrange virus avait contaminé les lieux et les dirigeants avaient préféré quitter l'endroit plutôt que de payer la décontamination de l’ensemble de l’immense bâtisse. Mais d’après certains, cet hôpital n’était pas aussi abandonné qu’on le disait. Si on y passait assez tard le soir, il arrivait qu’on y entende des cris abominables qui auraient fait fuir même les plus téméraires. Si pour la plupart, il ne s’agissait que de légende ou pour les plus superstitieux de fantômes d’ancien patient, pour d’autres, c’était là que se cachait certains criminels qui fuyaient la ville. Mais ce qui avait particulièrement intéressé June c’était les notes de son père. Il avait dû venir plusieurs fois récupérer des morts à l’hôpital et bien souvent leur mort semblait étrange. Ces patients arrivaient pour de simple intervention et ils finissaient à la morgue avec des traces étranges ou des brûlures qu’ils n’avaient pas auparavant. Les notes de son père n’allaient pas très loin car il était mort avant d’avoir pu mener plus loin ses recherches mais June était bien décidé à se rendre sur les lieux pour essayer de comprendre.

-C’est le terminus mam’zelle, faut qu’vous descendiez.

June releva la tête. Le bus était complètement désert comme si tous les occupants avaient préférés disparaitre avant cet arrêt. Elle soupira légèrement.

-Oui, il est tard je n’ai pas fais attention. Bonne soirée.

La jeune femme se releva alors, mettant son sac sur son épaule elle s’apprêtait à descendre lorsque la voix du chauffeur l’interpella à nouveau.

-Soyez prudente, y’a pas mal de truc étrange dans le coin.

-Vous en faites pas j’suis assez grande pour me défendre !

Sur ces mots, June posa le pied à terre, laissant le bus s’éloigner. Elle regarda tout autour d’elle. Lorsqu’elle était enfant, il y avait ici quelques maisons et un petit parc pour enfant mais aujourd’hui il ne restait rien de tout ça si ce n’est des ruines. On avait construit peu à peu la ville, on l’avait agrandie et ces bâtisses trop anciennes avaient été laissées à l’abandon. Peu à peu, c’est la végétation et les squats à répétions des sans abri qui avaient pris possession des lieux. June s’avança dans une sorte de jungle boisée, suivant ce chemin qu’elle avait appris par cœur. L’ancien hôpital dominait la ville et il n’était pas difficile de le retrouver malgré la végétation autour. Tout lui semblait étonnement calme, presque serein. Seuls ses pas malhabiles semblaient venir troubler le silence du bois, faisait craquer les branches mortes qui s’entassaient sur le sol. Il faisait froid. June referma sa veste. Pour marcher, elle ne pouvait se fier qu’à une petite lampe de poche qu’elle avait achetée la veille. Elle ne voulait pas se faire remarquer, surtout si elle venait à croiser l’un des « fantômes » de l’hôpital. Elle marcha pendant quelques minutes seulement avant de tomber nez à nez avec une immense bâtisse. Les fenêtres étaient pour la plupart murées ou brisées. La façade avait été taguée de part et d’autre rendant les lieux accueillant à souhait. June fit rapidement le tour du propriétaire. Elle se refusait à entrer par la grande porte et préférait utiliser la petite sortie qu’elle avait repérer sur les plans du bâtiment. Lorsqu’elle trouva l’entrée, celle-ci était barrée par un lourd cadenas qui semblait rouillé. Elle sortit alors une pince de son sac et au bout de quelques minutes d’effort, la porte s’entrouvrit en grinçant. Elle entra, un frisson parcourant sa colonne vertébrale tant le froid de venait mordant à cet endroit.

Elle se trouvait dans les sous sols de l’hôpital. Elle laissa sa lampe parcourir l’endroit. C’était humide et l’odeur était digne d’un marais. Tout autour d’elle se trouvait diverses machines qui faisait autrefois fonctionner l’hôpital. Très vite, June repéra les lieux. Il y avait aussi plusieurs salles autour d’elle qui avaient autrefois servi à entreposer des draps et du matériel médical. Une chose attira son attention. Une des salles se trouvait fermée. June dut forcer la porte pour pouvoir y entrer et chose étrange, il y avait ici une véritable table d’opération avec tout les instruments nécessaire pour mener à bien tout type d’opération mais le plus étrange était que ces instruments n’étaient pas vieux ni même rouillés. Ils étaient.. prêts à servir. June sortit à reculons de la pièce. Pourquoi y avait-il une salle d’opération dans un sous-sol ? Pourquoi ce matériel n’était-il pas au moins rouillé ?

Soudain, un bruit retentit dans le noir. June éteint sa lumière et se cacha dans la première pièce qu’elle trouva. Elle se colla contre un mur, laissant glisser son poignard dans sa manche. Elle ferma les yeux un instant pour se concentrer sur le bruit. Quelqu’un marchait ici. Il était tout proche. June figea sa respiration, rouvrant les yeux pour regarder dans l’encolure de la porte. Qui pouvait être là ? Finalement, cette descente allait lui en apprendre bien plus qu’elle ne l’espérait…