Lonely, I'm so...

Henry après être retourné chez lui n’y était pas resté très longtemps. Il avait tenté de rattraper les heures de sommeil qui lui manquaient mais il passa son temps à se tourner et à se retourner sur le divan. Il fallait bien qu’il trouve un moyen de s’assommer pour récupérer un peu. Henry vérifia combien d’argent il lui restait, suffisamment. Il se rendit donc dans son nouvel endroit habituel, au bar. D’accord, il avait dit qu’il ne boirait plus…il avait essayé…on ne change pas sur ce genre de chose en si peu de temps.

Il s’était assit dans un coin et avait pris tout ce qu’il pouvait se payer. La table était couverte de verres, Henry prévoyait passer une bonne soirée seul avec sa table. Il finissait évidemment toujours par se faire déranger par une garce quelconque mais il n’avait plus d’argent alors elle repartait rapidement. Henry ne réalisait pas qu’il était en train de boire son loyer, qu’il allait donc avoir encore plus de problèmes, disons qu’il n’était pas quelqu’un du genre à se faire un budget de toute façon il ne s’y serait pas tenu.

Henry perdit la moitié de ce qu’il avait à boire parce que tout ce congelait dès qu’il y touchait. Ça ne fit que le déprimer encore plus. Comment est-ce qu’il allait vivre avec ça ? Il devait bien exister un moyen de ne pas tout geler comme ça…La foutu musique commençait à lui donner mal à la tête alors qu’il réussissait à vider son troisième verre. Il se mit alors à repenser à Lucas…pourquoi avait-il fallut qu’il vienne ? C’était comme si quelqu’un quelque part le détestait vraiment avec tout ce qui lui arrivait. Son putain de frère, il ne manquait que ça. Ils avaient toujours eu cette relation violente et Henry continuait à lui en vouloir pour toute les fois où il s’était fait taper dessus sans se faire aider alors que Lucas était là et qu’il aurait pu intervenir mais il préférait se sauver la face…Ça datait de l’époque où ils étaient à l’école mais Henry n’avait pas oublié, ne pas avoir une grand frère sur qui compter ça l’avait toujours fait suer. Et tout cette compétition inutile parce que Lucas finissait toujours par le battre en tout, c’était lui l’honneur de la famille, le chouchou des professeurs, le préféré quoi. De son côté Henry était celui qu’on préférait laisser de côté, on essayait de ne pas mentionner son nom dans les réunions de famille sauf pour se demander s’il était encore vivant. Mais il l’avait cherché.

Le policier voyait des ombres et des silhouettes passer devant lui sans s’arrêter, il avait toujours trouvé ça étrange ce sentiment de se retrouver seul au milieu d’une foule. En effet, il commençait a y avoir du monde dans le bar mais Henry avait toujours son petit périmètre de vide autour de sa table qui commençait à se remplir de verres vides et de glaçons, dépendamment de s’il réussissait à boire où s’il congelait son verre avant. Il regarda son tatouage, il se souvenait qu’il était saoul quand il se l’était fait faire…c’était juste après avoir réussi à sortir de l’école de police. C’était sa mère qui l’avait retrouvé le lendemain avec ça sur le bras. Elle l’avait envoyé consulté…magnifique confiance. Les psys n’avaient pas réussi à tirer grand-chose d’Henry et l’avaient gardé quelques semaines. Dès qu’il a pu sortir de l’hôpital il s’est trouvé un travail et n’a plus adresser la parole à sa mère depuis. Elle pensait sûrement bien faire mais il ne pouvait pas lui pardonner de l’avoir considéré comme un dérangé.

Ariel était parti à la recherche de celui que ses imbéciles avaient laissé s’échapper, il y avait quelque chose à tirer de lui et il n’allait pas le laisser s’en sortir si facilement. Inutile de se camoufler, le noir lui suffisait amplement. Il se retrouva instinctivement au bar, là aussi il passait plutôt inaperçu. Ariel retrouva celui qu’il cherchait, il était là, loin de tout le monde. Il s’assura d’avoir un revolver dans la manche de son manteau, prêt à tirer s’il le fallait sans pour autant le faire voir. Il alla s’asseoir en face de Henry.

- Si ce n’est pas mon cher ami, je vois qu’on est toujours aussi frigide. Tut tut tut, pas de gestes brusque, on ne voudrait pas se retrouver mort, hein ?

De son autre main, Ariel releva légèrement sa manche pendant une fraction de seconde question que Henry sache qu’il avait un fusil pointé sur lui en tout temps.

- Et de toute façon, avec ce que tu as bu je ne crois pas que tu sois en état de m’arrêter. Je ne fais rien de mal, je suis là pour discuter, il n’y a rien de mal là-dedans. Tu m’intéresses beaucoup Henry. Ne me regarde pas comme ça je parle de ce que tu as dans la tête.

Ariel n’était pas vraiment porté sur le…physique, il trouvait ça particulièrement dégoutant que ce soit avec un caniche, une femme ou un homme. S’il y avait bien un crime qu’il n’avait pas commis c’était le viol, c’était déjà ça, non ?

- Je ne dis pas que tu es moche mais…peu importe ! Je veux juste t’aider, d’une certaine façon. Quoi ? Arrêtes de me regarder comme ça, c’est franchement dérangeant. Je sais que tu es malheureux et que tu aimerais bien pouvoir te venger, le monde n’est pas très sympathique n’est-ce pas ? Est-ce vraiment le bon choix de les protéger ? Ils ne te seront jamais reconnaissant pour ça et vont continuer à s’entre-tuer de toute façon. Le problème vient de l’Homme lui-même, Henry et c’est là qu’il faut changer les choses. Bon, hoche la tête si tu m’entends espèce de saoulons. Très bien, alors je me demandais si ça ne t’intéressais pas de m’aider, avec des incompétents je ne peux pas faire grand-chose mais avec tout ce qui se passe entre tes deux oreilles je sais qu’on pourrait devenir de très bon associés. Rappelles toi bien ça, Henry, ils sont méchants et ne te feront jamais rien de bien, ils sont tous comme ça, tu le sais bien et il n’y a qu’un moyen de changer les choses.

Il se leva et sembla sortir ce qui ressemblait à une carte d’affaire de sa poche pour la poser sur la table. C’était une simple carte blanche sur laquelle il était écrite : « Leur mort est la seule issue ».

- Je te laisse réfléchir, de toute façon tu sais où me trouver. Au plaisir de te revoir.

Ariel se perdit rapidement dans la petite foule qui se trouvait dans le bar pour finalement sortir.

De la boisson et un gars étrange avec des yeux mauves qui hantaient Henry et qui faisait un tas de sous-entendu involontaire, ce n’était pas une très bonne combinaison. Henry écouta Ariel d’une oreille distraite. À son arrivé il avait essayé de lui taper dessus mais Ariel avait été plutôt convaincant, Henry ne tenait pas particulièrement à se faire descendre ce soir là. Il était mignon…quoi ? Non, c’était le foutu chef des Black Wings ! C’était de sa faute s’il était un congélateur ambulant, c’est lui qui tuait tout ces innocents. L’alcool altérait légèrement le jugement d’Henry. Le policier regarda la carte qu’Ariel laissa sur la table puis le mis dans sa poche. Il regarda le Black Wing s’éloigner puis disparaître dans la foule. Henry se leva pour le suivre, heureusement l’alcool qui affectait son jugement n’affectait pas encore sa motricité. Il bouscula quelques personnes avant de réussir à sortir. Il vit alors Ariel tourner dans une ruelle un peu plus loin sur la rue. Il courut pour parvenir à le rattraper. Il attrapa le Black Wing par le bras et le plaqua contre un mur. Visiblement surpris, Ariel le regarda sûrement certain que sa vie allait s’arrêter à ce moment, il dû presque mourir d’une crise de cœur lorsque au lieu de sortir son arme et l’abattre Henry l’embrassa. Est-ce qu’il l’aurait fait sans un taux élevé d’alcool dans le sang ? Impossible à dire. Ariel tenta d’abord de le repousser, il trouvait ça vraiment dégueulasse mais il finit par réaliser que c’était peut-être une bonne façon d’attirer Henry dans son clan. Si au moins s’en était resté là mais Henry semblait sévèrement affecté et Ariel venait de lui témoigner de l’affection alors qu’il en avait besoin et ses yeux mauves continuaient de l’obséder.

En gros, les détails ne sont pas vraiment nécessaire bande de pervers, la soirée se termina aux petites heures du matin sur le sofa de l’appartement Henry lorsque le policier s’endormis finalement et qu’Ariel s’éclipsa. Après quelques heures de sommeil, Henry ouvrit les yeux, il eu un moment de doute, ne se souvenant plus trop de ce qu’il avait fait en voyant qu’il était complètement nu, ça devenait une habitude ou quoi ? Il ramassa ses pantalons et tomba sur la carte d’Ariel…la soirée lui revint alors à l’esprit.

*Merde…non…j’ai pas fait ça…mais c’était quand même bien…non ! Il ne fallait pas que ça arrive ! Je suis un parfait con ! Bon…si personne n’en apprend rien ça ne nuira pas…je n’ai qu’à ne pas en parler, à faire comme si de rien n’était…Si jamais je le revoyais...oh...non! Arrêtes de penser à ça!*

Tant d’images lui revenait mais il devait essayer de se convaincre que c’était une mauvaise chose, qu’il n’avait pas le droit d’avoir aimé ça…ce n’est pas bien se mentir. Voilà qu’il fallait qu’il aille travailler encore, se retrouver avec son frère était devenu le cadet de ses soucis. Il fit une autre erreur en remettant la carte qui lui rappelait tout ses souvenirs de la veille dans sa poche avant de partir. Il ne s'était pas rendu compte qu'Ariel lui avait laissé un autre petit souvenir car sur le dos de la main droite avait été dessiné le signe des Black Wings en le gravant littéralement avec un couteau. Sa main avait dû être nettoyé par la suite car elle n'était pas couverte de sang et commençait è cicatrisé, il allait être coincé avec ce signe à vie.