Cellule d'Edward

Ils l’avaient ramené à l’hôpital et jeté dans l’une des pièces du sous-sol qui servaient autrefois à l’entreposage de divers objets. Les Black Wings avaient aménagé la pièce depuis le temps et avaient pris soin d’attacher des chaînes aux murs. Cette fois elles allaient servir. Les deux généraux attrapèrent Edward pour le plaquer contre le mur et lui enchaînèrent les mains. Ed avait cessé de se débattre, il ne voyait plus à quoi ça servait. Il s’écroula sur le sol lorsqu’ils le lâchèrent.

Les deux hommes sortirent de la pièce mais restèrent prêt de la porte. Ariel entre alors, restant à une distance suffisant pur qu’Edward ne puisse pas l’atteindre. Ed releva la tête pour le regarder, les yeux remplis de larmes.

- Pourquoi tu es méchant ? Je pensais que tu étais mon ami !

Il tenta de s’approcher de lui mais retomba rapidement, maintenant ses mains au sol juste à temps pour ne pas se fracasser la tête contre le ciment du planché.

Ariel le regarda, une minable larve rampante, rien de plus. Pensait-il vraiment pouvoir l’attendrir aussi facilement ? Il s’avança un peu et plaça la main gauche d’Edward directement sous son pied. Il se mit alors à lui écraser la main, les cris de douleurs étaient une douce musique à ses oreilles.

- Un ami ? Il n’y a pas d’ami dans la vie Edward.

Il donna un dernier coup sec, question de vérifier que les os étaient bien broyés puis recula. Ariel le détestait plus que tout maintenant, cette chose qui avait cru pouvoir se moquer ainsi de lui.

- Tu m’as déçu. C’est très mal d’aller voir les gens ainsi, j’espère que ton séjour ici t’aidera à réfléchir.

Ariel sorti et la porte se referma. On entendit le bruit d’un lourd verrou. Dans la pièce, il n’y avait aucune source de lumière, Edward était laissé totalement à lui-même. Quoiqu'on le nourrirait de temps en temps et qu'on lui enverrait quelques personnes qui pourraient avoir envi de se défouler.

Edward n’arriva pas à enlever sa main à temps. Il se mit à crier en sentant sa main se briser sous le pied d’Ariel. Lorsqu’il recula, Ed s’empressa de ramener sa main vers lui et de se coller au mur, essayant de se faire le plus petit possible. La porte se ferma, le laissant dans une obscurité totale. Il se mit à pleurer, que pouvait-il faire de plus ?

*Si tu nous avais écoutés, ça ne serait pas arrivé. On ne peut qu’être méchant Edward si l’on veut vivre.*

- Je ne veux pas faire mal à quelqu’un…

* Tu vas les laisser te tuer ? Nous ne les laisserons pas nous tuer ! Tu ne nous feras pas ça ! Ils te font souffrir et ils aiment ça ! Tu vas les laisser faire ? Dans le fond, tu voudrais leur faire mal toi aussi, tu voudrais les tuer…*

Il n’y avait que les voix. Le temps s’écoula, tout lui semblait passer si lentement. Il finit par perdre la notion du temps. Parfois la porte s’ouvrait et on lui lançait un bol d’eau et du pain. Quand il avait moins de chance, quelqu’un entrait avec une batte de baseball.

À la longue, il s’habitua à la douleur. Son corps s’endurcissait, au même rythme que son cœur se vidait de l’insouciance qui lui avait été propre. De plus, sa blessure au bras s’infectait et lui faisait de plus en plus mal mais il ne pouvait rien faire pour empêcher ça. Edward avait cessé d’espérer, il attendait simplement que son corps le lâche, il ne voyait aucune autre issue que la mort. Il avait donc décidé de cesser de manger, mais on ne le laisserait sûrement pas décider de sa mort aussi facilement.

Yamari ouvrit la porte de la cellule et lança une assiette et de l'eau au pied d'Ed puis entra dans la pièce. Elle devait s'assurer qu'il mangeait bien ce qu'on lui apportait. Ariel lui avait demandé de surveiller Edward et de s'assurer qu'il ne quitte pas cette pièce. Yamari avait accepter la mission même si normalement on lui demandait plutôt de tuer des gens. Faire le garde n'était pas sa spécialité et elle trouvait ça d'un ennuis mortel.

Elle s'accota contre le mur en face de la porte et regarda autour d'elle en repensant à ce qui lui était arriver tout à l'heure.

Après un moment, elle fit dos à la porte et soupira tout en balançant son sabre de gauche à droite. Elle ne savait vraiment plus ou se donner de la tête. Ce qu'elle avait vraiment besoin s'était de tuer ... encore... mais elle était piégée ici à surveiller se gamin... il devait être important pour que son maître fait appel à elle pour le surveiller...

Il regarda l’assiette atterrir devant lui. En tâtant le sol, il finit par prendre le plat et le bol d’eau. Il les attrapa et les envoya directement contre le mur. Ils ne le feraient pas manger. Une chose qu’il n’avait pas prévu, l’assiette se brisa contre le mur juste à côté de Yamari et plein de morceaux coupant revolèrent un peu partout dans la pièce. Plusieurs options s’offraient à lui : D’abord s’en servir pour s’ouvrir les veines et en finir ou essayer d’éviter de bouger pour ne pas se couper et souffrir d’avantage.

Ed regarda celle qui le surveillait, une sorte de haine brûlait dans son regard. Chose que jamais personne qui l’avait connu n’aurait cru voir un jour chez Edward. Elle pouvait lui faire ce qu’elle voulait, de toute façon ça ne le dérangeait plus. Et enchaîné comme il l’était, il ne pouvait pas vraiment se défendre. Même son pouvoir se retournait contre lui à cause des chaînes en métal.

*Tu vas faire quelque chose, on ne va pas mourir parce que tu es trop con pour tuer quelqu’un !*

Yamari vit l'assiette se briser en plusieurs morceaux. Il mit sa main devant ses yeux pour être sur qu'il n'y a pas d'éclat qui ne la blesse puis se retourna vers le petite. Elle attrapa le petit par le collet le regard vide.

- Tu devrais faire plus attention toi!

Elle le lâchât et sortit de la cellule pour revenir avec un pain. Qu'elle garda dans sa main puis le réchauffa avec quelques flammes qui éclairèrent toute la pièce pendent un instant puis elle le déposa proche du gamin.

- Soit content d'avoir à manger! Moi j'ai du tuer pour me nourrir quand on m'a former.

Elle s'accota contre le mur et observa l'enfant. Elle ne savait que trop bien ce qui risquait de finir avec lui. Toutes les épreuves qu'il allait sûrement subir...

Elle regarda ses yeux. Ils étaient pleins de haine. S'était déjà commencé... Elle eut des flashback de son passer puis sera les poings.

* Les ordres sont les ordres Yamari... ne te laisse pas affecter par ce que les autres t'ont dit tout à l'heure.... *

- Tu n’avais qu’à pas manger, la mort c’est bien mieux.

Edward avait-il vraiment dit ça sur un ton sec ? Était-ce vraiment lui qui parlait. Elle pouvait bien lui donner du pain tant qu’elle voulait, il ne mangerait pas. Il avait mal, il en avait assez et ne voulait pas prolonger ses souffrances. Oui, il avait faim et soif mais s’en fichait bien. Il se disait que de toute façon tout ce qu’on lui ferait serait le frapper encore. Il était déjà couvert d’ecchymoses et de coupures, alors ce n’était pas quelques de plus qui allait le déranger, un bras qui risquait en soit de le tuer si on ne le soignait pas et la main gauche légèrement difforme car ses os n’avaient pas pu se ressouder normalement. En gros, il était en piètre état.

*Leur mort Edward, leur mort sera si douce.*

- Écoute petit...

Elle resta un moment sans rien dire... qu'est-ce qu'elle pouvait répondre à ça.. Peut-être qu'il avait raison le petit. Mourir était une solution simple pour ne plus souffrir... oui trop simple...

Elle se pencha vers lui. S'était son devoir de le faire vivre non? Il fallait qu'elle l'aide... Elle se mit à genoux proche de lui et alluma sa main comme une torche. La lumière éclaira toute la sale.

- Regarde cette flamme... elle se bat de toutes ses forces pour survivre... elle ne veut pas se laisser faire...

Elle prit un bout de tissus qu'elle déchira de son pantalon et le mit sur le sol et l'alluma.

- Elle va brûler tout ce qu'elle peut pour grandir et essayer de survivre. Pour grandir et se surpasser jusqu'à temps qu'elle n'a plus de force...

Le tissus fini par s'éteindre.

- Mais... elle garde toujours espoir de renaitre de ses cendres...

Yamari se mit a souffler sur ce qui restait du tissus et on pu voir un peu de feu réapparaitre puis flamber tout ce qui restait.

Elle ralluma sa main puis regarda Ed. La jeune fille n'avait aucune expression sur le visage.

- Ce laisser mourir... c'est facile mais cela voudrait dire que ta flamme est étaintes pour toujours et qu'il n'y a plus rien a faire.

Yamari pointa le coeur de Ed.

- Moi je sais qu'il t'en reste la dedans..cette flamme... bat toi avec tout ce que tu as dans le ventre pour survivre... temps que ton coeur bat, il reste de l'espoir... c'est ce qui va nourrir ta flamme...

Il voulu la pousser mes les chaînes freinèrent son mouvement. Ed grogna de rage. Il ne pouvait absolument rien faire. Normalement, il aurait écouté ce qu'elle disait mais les voix étaient plus fortes et elles ne faisaient depuis des jours que lui répéter qu'il devait tuer. Ed ne pouvait pas leurs échapper et sans rien pour occuper son esprit, il ne lui restait que ces voix.

Des années il avait été enfermé et avait souffert, voilà que tout recommençait. Comment lui demander d'avoir de l'espoir? Il se voyait peut-être réussir à sortir de cette situation mais pourquoi? Pour se faire enfermer encore par on-ne-sait-qui et souffrir encore? Il fut secoué par une décharge électrique, il ne contrôlait pas son pouvoir et lorsqu'il se mettait en colère parfois il se déclenchait tout seul. À bout de force, Ed s'écroula littéralement sur le sol. Il ne tenta même pas de se relever.

- De l'espoir...encore une bêtise que vous avez inventé pour que la vie fasse plus mal...

*Comem l'amitié, n'est-ce pas?*

Yamari sourit en secouant la tête.

- C'est sur que si tu n'as personnes qui t'aime, personne qui ne t'attend quelque part avec impatience, personne qui ne tien à toi et qui voudrait faire tout ce qui est en son pouvoir pour t'aider alors il est dure, c'est vrai de trouver l'espoir...

Elle s'assit dans un coin de la cellule. De longues minutes passèrent.

- Si tu as personne, alors oui, tu peux dire que l'espoir c'est inventé... tu finiras comme moi... une fois que tu tues par plaisir ou par rage, en écoutant cette petite voix dans ta tête... c'est fini

Elle soupira et se dit tout bas pour elle-même

- Et malgré ça... la flamme continue de vivre...

Edward se redressa et regarda Yamari. Quelque chose dans son regard changea, il n'avait peut-être pas perdu toute son innocence.

- Je ne veux pas faire de mal...ils vont tous me forcer...

Il aurait tellement voulu avoir son ourson à se moment là. Il se sentait tellement seul et avait l'impression que tout le monde était contre lui.

- Je veux m'en aller

Il aurait eu les larmes aux yeux, s'il n'avait pas été déshydraté. Il voulait se sauver, retourner se cacher avec Zarkan...mais il était là, prisonnier à lutter contre lui, un lui-même qui n'exigeait qu'une vengeance et qui ne serait satisfait que lorsqu'il aurait fait éclater le crâne d'Ariel. Edward ne voulait pas être méchant, il ne voulait pas faire souffrir les autres comme ceux-ci l'avaient fait.

Yamari releva les yeux. Il n'était peut-être pas déjà condamné après tout... mais pour combien de temps?

Yamari s'avança vers lui et lui offrit une bouteille d'eau et un pain. Elle ne savait pas si elle aurait du faire ce qu'elle venait de faire... mais avec tout ce qu'Olbreo lui avait incrusté dans la tête elle avait ressenti un besoin d'aider Edward... au moins un peu.

- Je ne peux pas te laisser partir... mon maître me l'a interdit. Je dois lui obéir... tu voix.. Edwoard si je me rappel bien?... les Black Wings m'ont eu... tu n'as qu'a regarder mon visage pour le comprendre...je suis juste une machine à tuer... je ne peux donc pas désobéir à mon maître... je suis désolée... mais je peux tout de même tenter d'essayer de rendre ton séjour trop... pénible...

Yamari retourna dans un coin de la sale et se mit en petit bonhomme et faisant de petites flammèches dans son coin.

Edward se recroquevilla dans son coin. Il ne voulait toujours pas manger. On ne pouvait pas l’aider, il ne pouvait rien faire, à quoi bon ? Il préférait encore la mort à l’idée d’être capable de faire le mal. Comment aurait-il pu faire souffrir quelqu’un alors qu’il avait lui-même subit la méchanceté des autres ? Mais il le sentait, cette chose étrange qui montait en lui et détestait ça. Ed savait que s’il ne sortait pas de là, il ne pourrait pas s’en sortir. Ils feraient de lui ce que tous voulaient depuis le début, une arme, un couteau de plus en envoyer au visage du monde.

Dans son coin, il ferma les yeux et s’appuyant contre le mur, il se mit à chanter doucement, presqu’en murmurant. Il ne se souvenait pas où exactement il avait entendu cette chanson mais se rappelait la connaître depuis aussi loin que sa mémoire pouvait lui permettre de remonter. Ed avait l’impression que tout son corps s’engourdissait, sa tête était tellement lourde.

*Réveilles toi imbécile ! Edward ! Non ! Tu vas bouffer ce qu’on te donne ! Tu ne nous feras pas le coup de celui qui ne se réveille pas ! Edward !*

=>À la rescousse d'un ami